Trois opérateurs dénoncent leur mise à mort par l’ARPT
Après le recours déposé auprès du conseil d’Etat contre la nouvelle redevance imposée par l’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT), les trois opérateurs WiMax : SLC, Icosnet et Anwarnet, passent à la vitesse supérieure. Ils comptent s’organiser en multipliant les sorties pour dénoncer les pratiques discriminatoires du régulateur du secteur des TIC. Lors de leur première rencontre médiatique, hier soir à l’hôtel El-Aurassi, les trois opérateurs ont expliqué que le dialogue avec l’ARPT étant une chose impossible, la seule voix de recours reste le conseil d’Etat. Successivement, les directeurs généraux des trois opérateurs ont étalé la panoplie de mesures, «unilatérales et abusives», imposées par l’ARPT, qui ont conduit à des pertes consécutives et ce, depuis 6 ans. «Nous étions plus d’une centaine de fournisseurs internet et, aujourd’hui, il ne reste que trois (…) Nous sommes des PME. Il est très facile d’ébranler notre équilibre», ont clamé les trois opérateurs. «C’est pour cela que nous sommes ici ce soir, pour alerter les autorités et l’opinion publique sur la situation dans laquelle nous nous retrouvons.» Le directeur général de SLC, Lotfi Nezzar, n’y est pas allé avec le dos de la cuillère. Pour lui, l’ARPT n’applique pas les textes du législateur et empêche les entreprises de lever des fonds pour investir. «L’ARPT nous empêche de concevoir des investissements à plus de deux ans. Nous avons encaissé des années de déficit, si nous continuons à perdre, nous allons mettre la clé sous le paillasson», a-t-il indiqué. Accusant le régulateur de vouloir anéantir les opérateurs WiMax restants sur le marché, le DG de SLC a affirmé que l’ARPT ne régule pas Internet et de ce fait, le monopole est réservé à un seul opérateur. «Vous êtes une erreur du secteur, nous disent-ils (l’ARPT, ndrl)», a ironisé Lotfi Nezzar. «Si vous pensez que nous sommes une erreur, alors, écartez-nous ou arrêtez de nous saigner à chaque mois d’août. Ce n’est un climat sain ni pour le travail ni pour la santé», a-t-il assené. Il conclut : «Ce qui nous arrive est tout simplement une asphyxie programmée.» Fadi Gouasmia, DG d’Anwarnet, et Ali Morsli, DG d’Icosnet, l’ont rejoint en soulignant l’abus des tarifs, l’incohérence et la discrimination dont ils font l’objet, freinant par conséquent l’internet en Algérie et menant vers une «mise à mort» imminente du WiMax. «L’ARPT ne régule pas le marché selon les textes de loi, et cela risque de nous conduire à la faillite», ont-ils souligné, en défiant l’ARPT : «Nous acceptons de mourir sur le marché mais nous refusons de mourir administrativement et de manière vicieuse.» En conclusion, les trois opérateurs demandent «l’application » des lois concernant le marché des TIC, de la «sagesse» et de la «cohérence», en promettant de se battre jusqu’au bout.
Mohamed El-Ghazi
Comment (2)