Nezzar : «C’est une honte de comparer un fils de goumier à un militant de l’OS»
Dans la dernière partie de l’interview qu’il a accordée à Ennahar TV, le général-major Khaled Nezzar revient sur ses démêlés avec la justice suisse à la suite d’une plainte déposée par deux anciens du FIS dissous qui résident en Suisse : un chômeur et un chirurgien-dentiste. Il explique le choix du moment par le contexte du «printemps arabe», avec ce qui se passe en Syrie, Egypte, etc. Une phrase de la déclaration de l’ONG Trial est claire à ce sujet : «Le vent du printemps arabe a soufflé à Genève.» «Que signifie une telle phrase alors que je venais d’être écouté par le juge suisse ?» s'interroge le général Nezzar.
Avant de parler de l’affaire proprement dite, le général Nezzar a tenu à remercier ceux qui ont signé la pétition de solidarité avec lui. Il raconte ensuite comment il a été confronté à celui qui faisait défiler les islamistes en formation de commandos à Alger, «un homme utilisé par Trial». Il insiste sur le fait que cette affaire ne le vise pas spécialement : «C’est la souveraineté de l’Algérie qui est mise en cause.» Les autorités algériennes n’ont pas été dupes. Depuis le début de cette affaire, et sur instruction du président de la République, les institutions concernées (consulat, ministère des Affaires étrangères…) ont été aux côtés du général Nezzar. Il rappelle que l’affaire similaire de Paris s’inscrivait également dans un contexte politique particulier et sensible, celui des élections auxquelles le FIS prétendait prendre part, aidé en cela par certaines ONG. Le même soutien, y compris celui du Président, lui avait alors été accordé. «Au Centre culturel algérien à Paris, où je donnais une conférence, il y avait toutes les télés ; j’ai senti que ce n’était pas normal, toutes ces chaînes de télévision françaises, ce n’était pas seulement pour Nezzar. Un journaliste m’a demandé si je savais qu’une plainte avait été déposée contre moi, "c’est franco-français" ai-je répondu.» «Le but de la plainte contre moi à Paris était de ne pas me laisser parler», explique-t-il. Il savait qu’une convention internationale le protégeait : «Le procureur s’est trompé en jugeant recevable la plainte.» Le général Nezzar estime que le procès de Paris a été une tribune pour l’Algérie, dans la mesure où il n’y avait, avant, qu’une seule thèse, celle soutenue par le FIS ainsi que par le FFS et les ONG qui sont de ces partis : «Notre voix a été entendue.» Au niveau financier, le soutien des institutions a été insuffisant, «j’ai dû vendre une parcelle de terrain pour faire face aux frais de ce procès», fait-il savoir. Un fait a mis le général hors de lui : «Souaïdia est un fils de goumier, je ne comprends pas qu’Aït Ahmed le montre en disant "ça me rappelle le militant de l’OS". C’est honteux de sa part.»
Ramdane Ouahdi
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