Des profs de français menacent d’une démission collective
Les enseignants de langue française, tous paliers confondus, menacent de jeter l’éponge à quelques jours de la rentrée scolaire prévue pour le 9 septembre. Il ne s’agit pas d’une saute d’humeur, mais d’une situation grave. Ces enseignants n’ont étonnamment pas perçu leurs salaires depuis 17 mois ! Pourtant, ce n’est pas l’argent qui manque au ministère de l’Education nationale, deuxième budget de l’Etat après la Défense nationale. Ainsi, ces professeurs refusent d’entamer la nouvelle année scolaire (2012-2013) sans qu’ils perçoivent leurs arriérés de salaires. «Nous n’avons nullement l’énergie pour reprendre. Nous sommes venus dans cette wilaya dans le but de combler le déficit qu’elle connaît en professeurs de langue étrangère. Si nous avons fait d’énormes sacrifices et accepté d’enseigner dans cette région désertique, c’est pour servir notre système éducatif. Mais tout de même pas gratuitement. Nous n’avons aucune autre ressource pour vivre. 17 mois sans salaire ! Comment faire ?» fulmine l’un de ces enseignants qui a pris attache avec Algeriepatriotique pour faire part de son mécontentement et de celui de ses collègues. Les protestataires n’ont pas manqué de saisir par courrier le ministre de l’Education nationale et d’autres responsables au ministère, après avoir «tout fait» auprès de la direction de l’Education de la wilaya de Tamanrasset. En vain. Leur problème reste entier et risque de durer encore des mois, d’où leur menace d’une démission collective. Si elle est mise à exécution, cela va pénaliser les enfants qui risqueraient de ne pas avoir d’enseignants de langue française. Surtout que le déficit en professeurs de langues étrangères (français et anglais) est très important et difficile à combler à court voire à moyen terme. Plusieurs rapports des syndicats des enseignants ont fait état d’un manque d’enseignants de la langue française dans des wilayas de l’intérieur du pays et du Sud. Mais le ministère peine toujours à trouver des candidats pour ces régions éloignées et au climat très dur. Cette affaire des profs de français n’est pas pour arranger les choses. Au contraire, elle risque de dissuader le peu de candidats qui postulent encore pour enseigner dans le Grand Sud.
Sonia B.
Comment (2)