Choix du «nouveau» gouvernement : on tourne en rond !
La nouvelle composition du gouvernement dont l’action sera coordonnée par Abdelmalek Sellal correspond-elle à ce qu’attendaient les Algériens ? Si on excepte le départ de celui qui semblait inamovible, Boubekeur Benbouzid, le changement n’est pas celui qui était attendu. La composition du gouvernement a, certes, subi des modifications mais pas en profondeur et elle présente peu de visages inconnus. Les postes-clés ne changent pas de titulaires. Les ministres-députés, que l’on croyait partis pour de bon, sont revenus à leur poste sauf Cherif Rahmani qui prend la place de Mohamed Benmeradi, celui-ci migrant vers le Tourisme et l’Artisanat, devenu vacant du fait de la décision du MSP de ne pas prendre part au gouvernement. A ce propos, la rupture est maintenant bien consommée entre le MSP et les deux ministres dissidents, Amar Ghoul et Mustapha Benbada qui conservent leurs départements. Les noms de Belkhadem, Zerhouni et Temmar ne sont pas sur la liste du gouvernement mais ce fait passe inaperçu au niveau de l’opinion publique qui ne guettait visiblement que le départ du ministre de l’Education en raison de son record de longévité. Elle est servie en attendant de voir ce que fera son successeur à la tête de ce département. Le battage médiatique autour de la pénurie de médicaments a finalement donné un résultat, puisqu’Ould Abbès ne figure plus au gouvernement. Idem pour Hachemi Djiar qui, visiblement, paie les mauvaises performances du sport algérien aux derniers Jeux olympiques. S’agissant du départ de Saïd Barkat, sans commentaire, serions-nous tentés d’écrire. Deux ministres sont revenus aux postes qu’ils occupaient : Abdelmadjid Tebboune à l’Habitat – bien qu’éclaboussé par l’affaire Khalifa dont l’affaire est en instruction – et Mohamed Charfi à la Justice. Trois femmes sont dans le gouvernement, dont deux comme ministres ; c’est un léger progrès par rapport à la composition de l’Exécutif précédent. Enfin, mis à part Amara Benyounès qui dirige un parti politique (le MPA), les nouveaux ministres sont des technocrates. Il est, en fin de compte, difficile de croire que le mode de désignation des membres du gouvernement a pu échapper à la règle des équilibres partisan et régional ainsi que celui des intérêts. Sommes-nous en train de tourner en rond ?
Ramdane Ouahdi
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