221 membres du CC signent le retrait de confiance à Belkhadem
A peine écarté de l’Exécutif, Abdelaziz Belkhadem subit la foudre des redresseurs du FLN. Réunis jeudi à Draria pour évaluer la situation après le changement de gouvernement, les redresseurs du vieux parti décident de rendre publique la liste des signatures de la motion de retrait de confiance au secrétaire général du FLN, Belkhadem. La liste publiée aujourd’hui comporte 180 signatures. Mais le communiqué du mouvement de redressement précise qu’au total, 221 membres du comité central ont paraphé la motion de retrait de confiance. Les redresseurs expliquent que 41 noms n’ont pas été rendus publics pour des raisons liées à leur profession, assurant que la totalité des signataires sera connue du grand public dans pas longtemps. Abdelaziz Belkhadem avait défié les redresseurs de publier la liste des signatures réclamant sa destitution, affirmant qu’ils n’avaient pas eu le quorum nécessaire pour ce faire, à savoir la moitié plus une voix des membres du CC. Cette liste, déjà prête en avril dernier, n’a pas été publiée par les redresseurs en raison de «risques de représailles» contre certains cadres de la fonction publique. Aujourd’hui, le mouvement de redressement saisit l’occasion offerte par la perte de Belkhadem de son poste ministériel pour relancer son «défi» et donner la preuve de la véracité de ses déclarations et de la consistance de sa démarche soutenue par «la majorité des membres du CC». «Le nombre global soutenant le processus de destitution du secrétaire général du parti est de 221 sur 343 membres du CC», précisent les redresseurs dans leur communiqué qui annonce la suite à donner à leur action visant «à démettre le SG de son poste et à remanier totalement la direction du parti en ouvrant la voie à tous les exclus et marginalisés». Les redresseurs du FLN semblent ainsi galvanisés par le limogeage de Belkhadem du gouvernement et veulent de ce fait accélérer le processus à même d’atteindre leur objectif «au plus vite possible». Parmi les membres du CC appelant à la destitution de Belkhadem, il y a quelques ténors, comme Abdelkrim Ababa et Abderezak Bouhara, et des anciens ministres à l’image de Boudjemaâ Haïchour, Mohamed Badir Hamimid et Abderezak Boukerzaza. Cette opposition ouverte et frontale entre les redresseurs et le désormais ancien ministre Belkhadem risque d’être dure tant ce dernier a réussi au cours de ces dernières années à tisser un réseau de soutien «assez solide au sein des jeunes militants du parti qui peut faire mouche», estiment certains observateurs. Les redresseurs, qui veulent s’engouffrer dans la brèche ouverte après le changement de gouvernement, affichent une détermination de fer et estiment que la fin de Belkhadem à la tête du FLN «est très proche». Pour eux, le fait que le chef de l’Etat l’ait éjecté du gouvernement prouve qu’il ne bénéficie plus de sa «protection». Le jeu est ainsi, considèrent-ils, ouvert et «la majorité qu’ils croient détenir sera assurément emportée». Les redresseurs ont commencé à appeler au départ de Belkhadem de la direction du FLN au lendemain du 9e congrès en 2010 «entaché selon eux de plusieurs irrégularités». Leur combat a duré près de trois ans et il est loin d’être terminé. Faire barrage à Abdelaziz Belkhadem pour ne pas se présenter au nom du FLN à la présidentielle de 2014 n’est pas une tâche aisée. Et la partie n’est toujours pas gagnée.
Sonia B.
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