Rumeur sur la mort de Bouteflika : même les ambassades y ont cru
Il suffit que son absence de la scène publique se prolonge au-delà d’une certaine limite pour que la rumeur sur la santé, voire le décès du président de la République surgisse immanquablement. Vendredi soir, subitement, après une journée plate en événements – en dehors de l’annonce de la participation du RCD aux élections locales -, courriers électroniques, SMS et coups de fil sur le mobile se sont multipliés véhiculant la même rumeur et l’interrogation qui l’accompagne : qu’en est-il de l’«information» sur le décès du président Bouteflika ? Des diplomates étrangers ont même pris attache avec des rédactions nationales pour leur faire part de la fièvre qui s’est emparée des officines à Alger à propos de cette rumeur et demander une confirmation ou une infirmation de cette nouvelle qui s’est répandue comme une traînée de poudre dans la journée d’hier. Celle-ci a sans doute pris naissance avec l’absence de rencontre entre le président Bouteflika et la ministre française chargée de la Francophonie qui se trouvait à Alger, espérant le rencontrer dans le cadre de la préparation de la visite prochaine du président François Hollande en Algérie. Ce n’est pas la première fois que cette rumeur circule et seuls les esprits crédules y prêtent foi tellement elle a été galvaudée. Beaucoup ont fini par y voir le produit d'une campagne d'intoxication et de manipulation de l'opinion. Il y a quelques années, quand le président Bouteflika avait été hospitalisé au Val-de-Grâce, la rumeur était allée plus loin puisqu’elle avait persisté malgré les démentis officiels et il a fallu qu’un chanteur de raï s’en mêle pour la dissiper. Il y a trois jours, c’est l’annonce de la démission d’Abdelmalek Sellal et son gouvernement, quarante-huit heures après leur installation, qui avait fait le tour de la toile. Il reste à déplorer, encore une fois, l’absence totale de communication de la part de la Présidence et du gouvernement d’autant plus que la question posée n’est pas d’ordre mineur. Une absence de communication qui fait qu’à l’heure où nous mettons en ligne cet article, on ne sait toujours pas si le vice-consul algérien enlevé à Gao est encore en vie ou s’il a réellement été exécuté par ses ravisseurs.
Ramdane Ouahdi
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