Brahimi n’est pas Annan
Qui se souvient encore du fameux rapport du chef de la Mission des observateurs de la Ligue arabe qui s’étaient rendus en Syrie du 24 décembre 2011 au 18 janvier 2012 ? Ce document avait été pratiquement mis sous l’éteignoir par les médias occidentaux et, depuis, tout le monde l’a oublié. Et pour cause ! Il rendait compte de ce que les observateurs avaient vu et cette restitution de la réalité des faits ne plaisait pas à ceux qui ont décidé de «changer le régime de Damas». Il y a eu, ensuite, Kofi Annan, qui a abandonné sa mission de médiation face aux obstacles dressés par les pays occidentaux et leurs alliés dans la région. Maintenant, c’est au tour de son successeur, Lakhdar Brahimi, de se trouver confronté à la même tentative de sabotage de sa mission de paix. Le «Conseil national syrien», regroupement d’opposants installés à l’étranger et à la solde des Occidentaux, a vite compris que l’ancien chef de la diplomatie algérienne ne se prêterait pas au jeu de la manipulation médiatique. L’objectif de Lakhdar Brahimi est la recherche d’une voie pour aider la Syrie à sortir de cette épreuve dramatique. Pour cela, il n’a besoin de la tutelle de personne, encore moins du Premier ministre qatari, Hamad Bin Jassem. Il le lui a fait savoir dernièrement à l’occasion d’une rencontre au Caire. Il a d’abord refusé l’invitation que Hamad Bin Jassem lui a lancée de venir discuter dans sa suite de l’hôtel Four Seasons. «S’il veut me voir, il n’a qu’à venir à mon hôtel», a sèchement répondu Lakhdar Brahimi. Le diplomate algérien a ensuite opposé un «non» catégorique aux exigences du Premier ministre qatari qui voulait lui dicter sa démarche. Pas surprenant que les prédictions d’échec de la mission de Lakhdar Brahimi viennent de la prétendue «opposition» qui, grâce à l’aide financière et aux armes qui lui viennent de l’étranger (notamment du Qatar), empêche toute progression vers une solution pacifique à la crise syrienne.
Lazhar Houari
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