Sort de Tahar Touati : pourquoi Pillay a-t-elle parlé de mort ?

Alors que le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, avait affirmé qu'aucune information sûre n'était parvenue à son département sur une prétendue exécution du vice-consul algérien Tahar Touati, enlevé à Gao, Navanethem Pillay, la Haut Commissaire des Nations unies aux droits de l'Homme, a parlé de «la mort d'un des otages», en dénonçant la prise d'otages dans un rapport qu'elle a soumis à l'ONU sur la situation des droits de l'Homme au Mali. Mme Pillay n'a pas eu le temps de finir sa phrase que Medelci a rebondi pour corriger à la vitesse de l’éclair : «Excusez-moi, nous sommes en direct, les familles des otages nous regardent et nous venons de dire que nous n'avions aucune information crédible concernant l'exécution de l'un des otages.» Au cours de la conférence de presse, tenue hier conjointement avec Mme Pillay à la résidence El-Mithaq, le ministre des Affaires étrangères a indiqué que des informations sur l'état de santé des diplomates enlevés par le Mouvement de l'unité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) parvenaient régulièrement à son département. «Nous savons qu'ils n'ont pas de problème de santé ni un manque de médicaments, et nous continuerons à nourrir l'espoir jusqu'à la libération des quatre diplomates et je dis bien quatre !» a-t-il insisté. Dans un autre registre, Mourad Medelci a qualifié la visite de Mme Pillay d'historique, affirmant que l'Algérie «s'approprie l'objectif de promouvoir les droits de l'Homme», qu’elle ne se contentait pas de ratifier les conventions et qu’elle veillait à leur application également. Dans ce sens, il a rappelé que l'Algérie «vient de remettre son second rapport sur la situation des droits de l'Homme dans le pays». «Ceci permettra d'informer sur les avancées et les réalisations de l'Algérie en matière de promotion et de protection des droits de l'Homme», a-t-il dit. Pour Mme Pillay, sa visite «vient à point nommé» à la lumière «des changements qui se réalisent en Algérie». «Mon but est de voir la situation des droits de l'Homme, à savoir la liberté d’expression, d’association et de réunion ainsi que les défis et les efforts déployés par les autorités algériennes», a-t-elle souligné. Et d'ajouter : «Je veux également m'enquérir sur la lutte antiterroriste et le dossier des disparus.» A cet effet, Mme Pillay a informé qu'un groupe sera écouté par la Commission qu’elle préside pour l'étude du dossier des disparus, soulignant que «suite à la demande de l'ONU, l'Etat algérien autorise le rapporteur spécial sur la torture de se rendre en Algérie». Mme Pillay rencontrera la société civile et des personnalités politiques lors de sa visite en Algérie, qu’elle conclura par une conférence de presse ce mercredi.
Mohamed El-Ghazi

Pas de commentaires! Soyez le premier.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.