Maintenant ils nous aiment
Il n’y a pas si longtemps, moins d’une quinzaine d’années, les islamistes, qui collectaient l’argent et diffusaient la propagande du GIA, étaient comme chez eux au Trafalgar Square, à Londres, intouchables. La visite de deux jours qu’effectue, en ce moment à Alger, le représentant du Premier ministre britannique pour le Commerce et l’Investissement, Lord Marland, renseigne parfaitement sur le nouveau regard que certains pays occidentaux portent maintenant sur l’Algérie. Le contexte régional brûlant (au sens propre et figuré) révèle les raisons qui poussent les Britanniques à changer d’attitude à l’égard de notre pays. Des raisons géostratégiques d’abord. Les marchés que la France a perdus et qu’elle tente de récupérer depuis l'avènement des socialistes attendent preneurs. La multiplication des déclarations des responsables britanniques, à quelques semaines de la visite du président français Hollande à Alger, ne peut s’expliquer que par cette intention d’occuper le vide laissé par les Français. Des raisons géopolitiques aussi : l’Algérie connaît une relative stabilité tout en étant le fer de lance de la lutte antiterroriste dans une région complètement chamboulée du fait de changements imposés par la violence. Tout indique que le calme n'est pas près de revenir chez nos voisins, bien au contraire. Autre avantage non négligeable aux yeux des Britanniques : l'Algérie dispose d’une manne financière consistante qui va en augmentant si on en croit les indications des experts qui prévoient que les prix des hydrocarbures ne baisseront pas de sitôt. Tout cela mérite que la Grande-Bretagne comme d’autres puissances occidentales se montrent plutôt indulgents et ferment les yeux sur ce qui les a horripilés ailleurs. Les leçons des printemps au goût amer ont été, semble-t-il, tirées. Ni la Grande-Bretagne ni les autres puissances occidentales ne referont la bêtise de réveiller le démon islamiste avec le risque de fragiliser un pays qui leur offre tant d’avantages.
Ramdane Ouahdi
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