Ansar Dine menace les femmes non voilées de leur couper les oreilles
Flagellations, amputations, lapidations à mort. Les islamistes radicaux du groupe armé Ansar Dine sèment la terreur dans le nord du Mali. Leur dernier coup : imposer le voile à toutes les femmes et les filles de Tombouctou. Décrétant leur interprétation de la charia comme mode de gouvernance, Ansar Dine, qui exige 60 millions d’euros pour libérer le Nord-Mali, menace toute femme qui s’aventurerait à l’extérieur sans mettre le voile de lui faire subir les pires châtiments corporels. Ils ont annoncé que «les désobéissantes se verront couper les oreilles et seront envoyées dans une nouvelle prison réservée aux femmes». Jusqu’à présent, beaucoup de femmes à Tombouctou portaient ce qui est appelé localement le «mouchoir», un voile léger qui couvre une partie des cheveux. Mais ce tissu, souvent de couleur blanche, est transparent. Les islamistes l’ont banni. Le voile qu’ils imposent aujourd’hui aux femmes doit être noir ou d’une autre couleur foncée cachant totalement les cheveux, les oreilles et le cou. Ils ont interdit aussi les habits serrés que portent généralement les jeunes filles de la ville. Ils jurent qu’ils seront intransigeants sur ces critères. Aujourd’hui, ils ont empêché une femme enceinte d’accoucher à l’hôpital car son voile ne lui couvrait pas entièrement la tête, ont rapporté des médias maliens. «Il y a quatre jours, au marché et à l’hôpital, les islamistes ont commencé à demander aux femmes de se couvrir entièrement la tête. Dans un message diffusé à la radio jeudi, ils ont annoncé que les femmes n’avaient plus le droit de sortir après 23h. Depuis, dans les rues, les combattants surveillent leurs allées et venues, fusils à l’épaule, et fouettent celles qui ne respectent pas cette nouvelle règle», raconte un journaliste malien sous le sceau de l’anonymat, ayant peur de représailles de ce groupe terroriste. Ces islamistes radicaux ont déjà mutilé, emprisonné et amputé des personnes présumées coupables de vol ou d’autres actes jugés péchés. La première amputation remonte au 16 septembre.
Sonia B.
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