Le palmarès des wilayas les plus sales d’Algérie
Une étude effectuée par les brigades de la protection de l’environnement relevant de la Gendarmerie nationale donne froid dans le dos. Selon les premières conclusions de ce travail mené par plusieurs équipes régionales durant le premier semestre de l’année en cours, quinze wilayas croulent sous les ordures et les déchets de tous genres. Tizi Ouzou vient en tête du hit-parade des wilayas les plus sales d’Algérie, avec 1 361 décharges sauvages sur les 2 260 recensées à travers le pays. Avec 1,2 million d’habitants répartis sur une superficie de 3 568 km2, Tizi Ouzou abrite plus de la moitié des décharges sauvages du pays. Plus de 60% des décharges non autorisées se trouvent hors agglomération, dans des zones désertes, montagneuses, forestières ou même agricoles. Tizi Ouzou est suivie de loin par Adrar, la deuxième plus grande wilaya du pays (427 368 km²) après Tamanrasset, qui, malgré sa faible démographie (400 000 habitants), est envahie par les déchets de toute nature. Sur les 28 communes, seule une dispose d’une décharge réglementaire, répondant aux «normes» algériennes de traitement des déchets. Mais elle a 110 autres décharges sauvages dont l’impact sur l’environnement est perceptible. La wilaya d’Adrar est talonnée par El-Bayadh, une wilaya de l’intérieur du pays connue pour son froid rude. Cette wilaya est aussi envahie par les ordures, 108 décharges y ont été recensées. A Bouira, 108 décharges illégales polluent l’environnement, 73 à M’sila et 35 à Djelfa. Autres wilayas figurant dans ce triste classement : Tlemcen, Biskra, Sidi Bel-Abbès, Souk-Ahras, Mascara, Oum El-Bouaghi et Khenchela. Bizarrement, Sétif, dont on dit que c’est une ville propre, figure également dans ce classement des wilayas submergées par les décharges sauvages. Elle en compte 19. Ces décharges, qui ne répondent à aucune norme en matière de traitement des déchets, constituent une véritable menace pour la santé publique, car elles représentent des foyers favorables à la multiplication de toutes sortes d’insectes nuisibles. Le gouvernement, dont la responsabilité est pleinement engagée dans cette catastrophe écologique qui dure depuis des décennies, du fait de l’incompétence des responsables en charge de ce dossier qui n’a jamais constitué une priorité, semble vouloir faire le ménage. Mais n’est-il pas déjà trop tard ?
Sonia Baker
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