Terrorisme à nos frontières : le rôle intriguant de l’AFP
Il n’y a pas une information qui filtre du Nord-Mali, infesté par la vermine extrémiste, qui ne passe pas par l’agence gouvernementale française. Nous ne cesserons jamais de nous demander si cette agence de presse ne participe pas à un plan de la caserne Mortier et du Quai d’Orsay – dont elle relève du reste, au même titre d’ailleurs que la chaîne de télévision France 24 –, qui vise à renforcer la présence islamiste dans ce pays limitrophe de l’Algérie pour pousser à une intervention militaire étrangère. Il est tout de même étrange que les journalistes de l’AFP – des Maliens ou des Français ? Des correspondants locaux ou des envoyés spéciaux ? – aient un accès libre et illimité à l’information et soient toujours les premiers à diffuser des dépêches dont la finalité est moins de tenir l’opinion publique au courant de ce qui se passe dans cette partie du Mali, que de l’alarmer sur une menace islamiste que seule une présence militaire (française) peut juguler. Il est connu et reconnu, pourtant, que les extrémistes islamistes, si prompts à enlever des étrangers pour monnayer leur libération en euros sonnants et trébuchants, ne reculent devant rien pour exhiber leur capacité de nuisance et, donc, monter à chaque fois les enchères. Cette thèse de la tendance des Français à servir de porte-voix aux extrémistes pour, ensuite, jouer les libérateurs, est étayée par la persistance du refus de l’Algérie de prendre langue avec les groupes terroristes qu’elle œuvre à anéantir sans ménagement. Une position qui dérange, en ce sens qu’elle rend caduc l’argument selon lequel la montée du péril salafiste dans le Sahel devra être combattue de la même façon qu’en Afghanistan, c'est-à-dire par une intervention au sol. La France croit, en effet, que la situation au Mali serait moins périlleuse pour ses soldats défaits par les taliban et beaucoup plus judicieuse en termes d’intérêts matériels pour justifier une réoccupation graduelle de ses anciens territoires coloniaux vulnérables, parce qu’indigents, et un accaparement voilé des ressources fossiles en ces temps de grave crise économique mondiale. Il devient de plus en plus difficile, depuis que les moyens de communication ont été intégrés aux matériels de guerre et les journalistes à l’arsenal militaire, de distinguer l'information brute de l'annonce à des fins de propagande. Dans le cas malien, la seconde théorie paraît plus plausible.
M. Aït Amara
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