Economie mondiale : le FMI pessimiste
A la veille des prochaines réunions annuelles, en octobre, du FMI (Fonds monétaire international) et de la Banque mondiale, Christine Lagarde, directrice générale du FMI, ne cache pas son pessimisme sur les perspectives qui se profilent à l’horizon. «L'économie mondiale est toujours pleine d'incertitudes et toujours loin de sa place normale», a-t-elle déclaré lundi. Elle explique qu’«un certain nombre de facteurs poussent l'économie mondiale vers le bas. Au centre de tous est l'élément d'incertitude». Elle estime que la croissance économique mondiale est confrontée à un certain nombre de défis, notamment la crise de la dette dans la zone euro qui se poursuit, une reprise molle aux Etats-Unis, le ralentissement économique dans les marchés émergents, et de grandes inquiétudes sur les prix des denrées alimentaires et des matières premières volatiles dans les pays à faible revenu. «Les Etats-Unis connaissent des problèmes à court terme et à moyen terme, dont aucun n'a été résolu de manière appropriée pour le moment», a ajouté Mme Lagarde. Elle a appelé les décideurs à faire en sorte que les problèmes qui ont provoqué la crise économique il y a cinq ans soient vraiment résolus, elle pense en particulier au secteur financier. Son pessimisme est confirmé par la situation dans la zone euro, notamment en France et en Allemagne où les industriels ne sont pas satisfaits par le «climat des affaires» selon les indicateurs fournis par les enquêtes de conjoncture effectuées par les organismes spécialisés. Les principales Bourses européennes ont pour la plupart ouvert aujourd’hui (mardi) en baisse. Les plus mauvaises nouvelles viennent de Grèce. A Athènes, près d'un tiers (31%) des magasins du centre de la ville ont fermé en raison de la chute du pouvoir d'achat de la population entraînée par la politique de rigueur imposée par le gouvernement. Autre illustration de la crise : le secteur automobile européen qui est «tombé dans un précipice sans fond», selon ses dirigeants. Fiat a décidé de mettre en veilleuse ses projets d'investissement en Europe en attendant des jours meilleurs. Renault connaît une situation difficile dans ses usines en Europe et a recours au chômage partiel. Cette situation risque de durer, selon les dirigeants du constructeur automobile français. On sait que l’autre grand constructeur français, PSA Peugeot Citroën, a plongé dans le rouge et compte supprimer 8 000 postes en France.
Cherif Brahmi