Manifestants de l’ex-FIS acquittés : la justice cède-t-elle à la pression ?
Le tribunal correctionnel de Hussein-Dey a prononcé un non-lieu dans l’affaire des 37 islamistes arrêtés lors d’une marche non autorisée le 25 mai dernier à Kouba, sur les hauteurs d’Alger. Parmi ces accusés acquittés en première instance, il y a un des fils d’Ali Benhadj, ex-numéro deux du FIS dissous et actuellement agitateur en chef des résidus de ce parti dissous. Les preuves fournies par le procureur de la République, faites notamment de photos et de vidéos prises de la marche, n’ont pas suffi pour convaincre le juge de condamner les mis en cause. Il faut dire que l’audience s’est déroulée sous haute tension, provoquée par une forte présence d’islamistes radicaux venus soutenir leurs «frères» convoqués à la barre. Ces mêmes islamistes qui n’avaient pas hésité à mettre les vidéos de cette marche sur Youtube, pour célébrer leur prouesse et montrer leur «courage» face aux services de sécurité qu’ils auraient défié en bravant l’interdit. Ce vendredi 25 mai, ces islamistes conduits par Ali Benhadj avaient marché des centaines de mètres avant qu’ils soient dispersés. Leur action était bien préparée et visait à dénoncer les élections législatives du 10 mai. Les manifestants réclamaient la dissolution du Parlement, comme on pouvait le voir sur la vidéo qu’ils avaient postée sur Internet. En marchant, ils scandaient les mêmes slogans qu’au début des années 90 : «On ne veut ni charte ni Constitution, mais les Paroles de Dieu et celles de son Prophète.» Ils réitéraient leurs appels à l’instauration d’un Etat théocratique avec une assemblée de «chouyoukh» qui «maîtrisent la Parole de Dieu». La justice a-t-elle joué la carte de l’apaisement pour éviter tout débordement ou cède-t-elle à la pression des extrémistes ?
Sonia B.
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