La corruption s’invite aux élections locales du 29 novembre
Les partis politiques, toutes tendances confondues, rencontrent de grandes difficultés pour finaliser les listes des candidatures aux prochaines élections locales du 29 novembre. En effet, dans certaines régions du pays, ces formations avancent tant bien que mal, certes, mais butent sur un phénomène récurrent : la corruption. Le cas plus flagrant nous parvient de Kabylie où des militants quittent, sans scrupule, leurs partis respectifs pour aider d’autres partis à finaliser ces fameuses listes. Il faut dire que le nomadisme politique a été dénoncé par l’ensemble de la classe politique en mai dernier, quand certains candidats à l’élection législative versaient entre 10 et 20 millions de dinars pour se faire élire et entre 3 et 5 millions de dinars pour figurer sur la liste définitive des candidats. «Il faut voir la réalité. Ici, en Kabylie, des militants exigent jusqu’à 30 millions de centimes pour s’impliquer dans la confection des listes communales. Des partis ont vu leurs militants jeter l’éponge pour une somme d’argent afin d’aider un parti rival. Toute honte bue, ils mènent des campagnes, distribuent de l’argent, s’affichent publiquement en première ligne et tentent de convaincre les militants de miser sur tel ou tel candidat. Des militants ont quitté de grands partis contre de petites formations pour de l’argent», a expliqué un député de Kabylie à Algeriepatriotique. Le plus dramatique dans cela est que même les partis qui n’ont aucune chance de briguer le moindre siège dans cette région recourent à la corruption et aux méthodes malsaines. «En l’occurrence, indique encore notre interlocuteur, c’est un acte délictuel que nous avons exposé en haut lieu. Les pouvoirs publics, à commencer par le ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales, mais aussi les présidents de parti soucieux de travailler la cause nationale, doivent interpeller ces malfrats et opportunistes pour que cessent ces pratiques qui gangrènent la vie politique nationale. J’estime que la corruption est un acte illégal qui remet en cause la confiance entre l’élu et l’électeur, donc entre le citoyen et l’Etat.» Notre source révèle que cet état de fait n’est pas le propre de la Kabylie. Plusieurs régions du pays sont touchées par ce fléau, par ailleurs dénoncé par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, devant les députés à l’Assemblée populaire nationale et le ministre de la Justice et garde des Sceaux. Toutes les tendances politiques sont concernées par ce phénomène, qu’elles soient islamistes ou démocratiques. Soulignons que le nomadisme politique touche notamment les tendances politiques ancrées dans les villes où les enjeux sont importants, comme Alger, Oran, Annaba, Constantine, Tizi-Ouzou, Tlemcen, Béjaïa, Blida, Jijel et Djelfa. Le débat à l’APN n’étant pas encore clôturé, il est attendu que des députés interpellent le Premier ministre sur cette question.
Yanis B.
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