Anouar Haddam : «Certains responsables au sein du FIS avaient d’autres agendas»
Vingt ans après l’arrêt du processus électoral et la dissolution du FIS, Anouar Haddam fait des aveux. Dans une interview accordée à Algérie Network, portail de la diaspora algérienne, Anouar Haddam, qui vit en exil depuis 1995, reconnaît que certains responsables de l’ex-FIS avaient un agenda politique autre que celui présenté au peuple. «Il se pourrait que des membres du FIS appartenant à d’autres courants avaient d’autres agendas», a-t-il répondu à une question relative à l’orientation idéologique anti-algérienne du FIS dissous. Par ses déclarations, Haddam, qui avait annoncé son retrait définitif de ce cadavre politique en 2004, confirme l’existence de plusieurs courants islamistes, dont la mouvance radicale internationaliste, au sein de ce parti. «Vous n’êtes pas sans savoir que le FIS, comme son nom l’indique, est un front de personnes venant de courants idéologiques différents», souligne-t-il avant de revenir sur les raisons l’ayant poussé à rejoindre ce parti. «Nous avions accepté, moi et d’autres figures du mouvement El-Bina al-hadari, dont cheikh Mohamed Saïd, l’invitation du président du FIS à rejoindre le parti sur la base de l’avant-projet du programme du parti, tel que présenté au peuple. Un avant-projet qui répondait à nos aspirations en tant que courant algérien réformiste et algérianiste», indique-t-il, avouant à demi-mot qu’ils ont été floués, lui et ses compagnons de «lutte». Pour ne pas se déjuger totalement, Haddam affirme que le FIS en tant que parti politique est resté fidèle à son programme jusqu’à sa démission en 2004. Ces aveux inédits confirment ainsi la nature obscure de cette formation politique dont les principaux fondateurs étaient téléguidés de l’extérieur. Anouar Haddam, qui a revendiqué plusieurs attentats terroristes meurtriers en Algérie, dans les années 1990, semble ainsi revenir à de meilleurs sentiments au crépuscule de sa vie. En 2007, il avait annoncé sa volonté de revenir en Algérie, après avoir créé le Mouvement pour la liberté et la justice sociale (MLJS) à travers lequel il disait vouloir participer au règlement de la crise politique du pays.
Sonia B.
L’interview est sur Algérie Network
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