La direction générale de l’Etusa «assiégée» par les travailleurs
Des centaines de travailleurs ont «assiégé» aujourd’hui (dimanche) la direction générale de l’Entreprise de transport urbain et suburbain d’Alger (Etusa). Ces employés ont vivement protesté contre la non-application de la convention collective signée et approuvée en 1997. En colère contre les responsables de l’entreprise qui, selon eux, ont fermé toutes les portes du dialogue, ces travailleurs, rassemblés devant le siège de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), ont forcé l’accès principal et sont entrés à l’intérieur du siège de l’entreprise, saisissant ainsi de vive voix la direction générale. Leur action de protestation, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur de la direction générale, s’est déroulée dans le calme, sans incident. Les travailleurs dénoncent vertement leurs conditions de travail et réclament la prise en charge de l’ensemble de leurs revendications. Les travailleurs ont déjà saisi le ministère du Travail afin qu’il intervienne et fasse appliquer la convention collective avec effet rétroactif depuis sa signature il y a quinze ans. Certains des employés de cette entreprise publique de transport urbain, qui assure également la gestion du tramway d’Alger, ne perçoivent pas le salaire minimum national garanti (SNMG) fixé depuis janvier 2012 à 18 000 DA. La convention collective de 1997 garantit les droits socioprofessionnels des travailleurs comme elle définit leur plan de carrière. Sa non-application a lourdement pénalisé les employés de cette entreprise qui a pignon sur rue. Les travailleurs affirment ne plus rester les bras croisés. L’action d’aujourd’hui se veut ainsi un premier avertissement à la direction générale qui refuse de donner une suite favorable à leurs revendications. Ce mouvement de protestation en appellera d’autres. «Nous ne sommes qu’au début de notre mouvement. Les prochaines actions seront massives. Nous ne nous tairons pas devant cette injustice qu’on nous fait subir quotidiennement», tonne Ahmed l’un des manifestants, également syndicaliste. Les prochaines actions risquent de perturber fortement le transport au niveau de la capitale. Cela d’autant plus que l’Etusa assure plus d’un tiers du transport urbain d’Alger.
Sonia B.
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