Rapport gouvernement-justice : la mise au point de Me Ksentini
A propos de l’intervention du ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Dahou Ould Kablia, Me Farouk Ksentini, président de la Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l’homme (CNCPPDH), dit respecter son point de vue, mais, ajoute-t-il, je rappelle que le pouvoir exécutif n’a pas à tenter d’influencer la justice. Chacun, estime-t-il, sait ce qu’il a à faire et doit intervenir dans le cercle de ses compétences. Mais il trouve que ses remarques ne sont pas méchantes, son expression a dû dépasser sa pensée, estime-t-il. Me Ksentini intervenait en marge de la septième rencontre sur le dialogue autour des droits de l’Homme entre les pays arabes et européens qui se tient à Alger. A propos du membre de la Laddh, Yacine Zaïd, Me Ksentini affirme qu’il n’y avait pas de volonté délibérée d’atteinte aux droits de l’Homme de la part du gouvernement. Pour lui, les poursuites judiciaires à l’encontre de militants des droits de l’Homme relèvent de «maladresses de la part de personnes qui ont la capacité de poursuivre judiciairement et non d’une politique voulue du gouvernement de persécuter les militants des droits de l’homme». Il a incriminé des «responsables locaux qui assument mal leurs fonctions», faisant remarquer que ces poursuites «se soldent souvent par des décisions symboliques et des peines avec sursis, susceptibles d’appel». Concernant l’exécution, récemment, en Irak d’un prisonnier algérien, le président de la CNCPPDH s’est dit «désolé» de ce fait et a affirmé que son jugement «n’a pas été équitable». Il a déploré «l’absence de justice» en Irak et «le non-respect du droit à la défense» et estime que les organisations de défense des droits de l’Homme dans ce pays sont faibles.
Cherif B.