Logement : les tristes vérités du ministre de l’Habitat
Le ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme, Abdelmadjid Tebboune, a appelé les entreprises chargées de la réalisation des projets d’habitat à se regrouper afin de «renforcer leurs parts de marché et développer leurs capacités de production». Tebboune a incité les entrepreneurs à agir de la sorte pour permettre à l’Etat de mieux les encadrer. Il a précisé, dans ce contexte, que les entreprises nationales publiques et privées dotées de moyens humains et matériels considérables ne constituaient qu’une minorité, déplorant, d’autre part, le fait que certaines firmes utilisent encore des outils artisanaux pour réaliser des projets importants. «Ceux qui ont confiance en l’avenir de leur pays investissent», a déclaré le ministre de l’Habitat, ajoutant que l’accès des jeunes entrepreneurs aux marchés restait «une priorité pour les pouvoirs publics». Rappelant que le rythme de construction de logements inscrits dans le programme quinquennal 2010-2014 reste «en deçà des attentes», le ministre a relevé que le nombre de logements réalisés annuellement ne dépassait pas 80 000 à 85 000 unités, alors qu’il devrait être de 200 000 unités/an pour parvenir à construire 2 millions de logements d’ici la fin 2014. Concernant la participation étrangère dans la réalisation des logements, Tebboune a précisé qu’elle «sera complémentaire» aux capacités de l’outil national et «non pas prioritaire». L’Etat, a-t-il dit, encourageait le partenariat qu’il soit entre les entreprises nationales ou avec des étrangers jouissant de savoir-faire et de moyens importants de réalisation. S’agissant de l’amélioration de la qualité de réalisation des logements, le ministre a appelé les entreprises à être au fait des nouvelles technologies utilisées dans le domaine du BTPH et à utiliser des matériaux de construction modernes et énergétiquement efficients. Le ministre a, d’autre part, insisté sur la mise en place d’un système «transparent» et «équitable» de distribution de logements pour faire bénéficier les véritables nécessiteux, avouant ainsi, indirectement, que des logements sociaux sont accaparés illégalement par des privilégiés qui en font un business ou les redistribuent à des proches. «Lorsqu’on verra une distribution de logement qui ne provoque plus de routes barrées ou de pneus brûlés et lorsque la demande reculera au rythme souhaité par les pouvoirs publics, cela voudra dire que nous sommes sur la bonne voie», a enfin souligné le ministre.
Lina S.
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