Manuel Valls : «La France et l’Algérie savent travailler ensemble»
Le ministre français de l’Intérieur, Manuel Valls, en visite à Alger, a estimé que «la France et l’Algérie savent travailler ensemble. La coopération est véritablement excellente. L’information circule, nos responsables se connaissent et leurs relations sont quotidiennes. Je veux saluer l’engagement sans faille des autorités algériennes. Elles peuvent compter sur mon propre soutien». Dans un entretien paru dans le quotidien Liberté, Valls a indiqué que ces échanges s’inscrivent dans le cadre de la lutte antiterroriste, du problème de radicalisation face auquel Alger et Paris, doivent, dit-il, «construire une politique commune». En ce sens, Manuel Valls a évoqué la stratégie développée par Paris pour faire face à ces extrémismes, non sans donner une place privilégiée à l’islam de France qui, selon lui, «a toute sa place en France (…) Il convient de former des imams qui parlent français, connaissent la France et ses institutions, de sorte que les messages adressés aux fidèles soient en accord avec les valeurs de la République. Ensuite, et j’ai été très clair, je n’hésiterai pas, comme la loi me le permet, à expulser les ressortissants étrangers qui représentent un danger. Je serai intraitable, quelle que soit l’origine de leur extrémisme». C’est dire que cette visite est une opportunité sans pareille pour pouvoir s’inspirer du cas algérien dans la lutte contre les cas avérés d’extrémisme vécus durant les années de braise et auxquels la France pourrait faire face si la situation connaît une progression dans les prochains jours. Valls menace : «C’est ce que je peux et dois faire maintenant qui m’intéresse. On ne fait pas de politique avec des "si". Il y a un problème de radicalisation. La France et l’Algérie partagent les mêmes analyses et les mêmes objectifs en la matière». Sur un autre plan, Manuel Valls a abordé le principe de réciprocité et l’accord de 1968 qui régit l’établissement des ressortissants algériens en France. «L’Algérie, je la comprends, voudrait conserver les avantages de l’accord de 1968 tout en bénéficiant des dispositions du droit commun français plus favorables (…) Elle a, par ailleurs, le souci de faciliter la situation des Français vivant en Algérie et souhaite donc que certaines questions plus larges que l’accord de 1968 soient abordées». Le ministre français de l’Intérieur espère que l’Algérie comprenne aussi les positions de la France, notamment «en ce qui concerne la circulation entre les deux pays». A ce propos, et selon le principe de la réciprocité, Valls a indiqué que la France a émis «un certain nombre de demandes visant à faciliter la venue des Français en Algérie. D’autres portent sur une question difficile, celle des déplacements illicites d’enfants de couples franco-algériens». Enfin, certaines questions se posent en matière de propriété pour les Français qui sont restés en Algérie après 1962. Sur la question des visas, Manuel Valls a estimé que cette mesure a été instaurée par l’Union européenne et non pas par la France. Toutefois, il dira que la situation n’est pas aussi négative. Ainsi, selon lui, 138 000 visas ont été délivrés en 2010 et 165 000 en 2011. «Plus de 80% des demandes de visas connaissent une issue favorable. Par ailleurs, le nombre de visas à entrées multiples, qui facilitent grandement la vie à leurs bénéficiaires, s’élève à près de 50 000. Pour autant, je suis disposé à discuter de ces questions dans un esprit constructif», conclut-il.
Yanis B.