Washington va former une unité d’élite antiterroriste en Libye
Instruits par l’attaque du consulat américain à Benghazi, le 11 septembre dernier, les Etats-Unis projettent de former une unité de commandos libyenne, d’ici une année, et dont l’objectif est de «combattre le terrorisme et d’affronter, éventuellement, les milices armées» qui pullulent aujourd’hui sur le territoire libyen, indique, aujourd’hui mardi, une source diplomatique citée par le New York Times. Le quotidien américain rapporte que l'administration américaine a reçu l'accord du Congrès pour allouer huit millions de dollars destinés à «aider la Libye à créer une unité de troupes d'élite pour combattre les groupes extrémistes». Ces fonds seront prélevés sur les crédits servant aux opérations du Pentagone au Pakistan.Selon le journal, ce projet de créer une force d'élite libyenne de 500 soldats existait depuis les attentats du 11 septembre aux Etats-Unis, mais il a été accéléré en raison de l'aggravation de la situation dangereuse en Libye. Des responsables à Washington ont indiqué que la décision serait adoptée fin 2012, en attendant la mise en route des premières unités d’ici douze mois. Le New York Times cite un document du Département d'Etat transmis au Congrès le 4 septembre qui explique que le but du programme est d'améliorer «les capacités de la Libye à combattre et à se défendre contre les menaces d'Al-Qaïda et ses filiales». Officiellement, les promoteurs du projet viseraient, à travers cette initiative, à aider à l’intégration des milices armées «dans un système de défense et de sécurité national intégré», et d’aider cette armée «à plus de professionnalisation». Ce qui semble être, à l’évidence, une tâche ardue, à l’heure où chaque milice cherche plutôt à élargir son champ d’influence au détriment d’une autorité militaire unifiée, et ne semble guère près de céder son pouvoir. A cela s’ajoute le fait que les éléments islamistes, cible de ce plan américain, auraient infiltré toutes les structures militaires et paramilitaires. Aucune réaction officielle du côté des autorités libyennes, lesquelles se démènent, au lendemain de la désignation d’un nouveau Premier ministre, Ali Zeïdan, pour nommer un ministre de la Défense et un autre de l’Intérieur, portefeuilles clés dans la conjoncture délicate que traverse la Libye post-Kadhafi. Le document porte aussi sur une allocation de 4 millions de dollars pour aider la Libye à surveiller ses frontières, où un important arsenal d’armement, dont des missiles anti-aériens, aurait traversé et serait tombé entre les mains des groupes terroristes.
Rafik M.