Emigrés algériens cherchent représentants désespérément
L’association de la communauté algérienne établie à l'étranger, Alcaee, dénonce l’absence de contacts avec les députés siégeant à l’Assemblée populaire nationale censés représenter les émigrés. Dans un courrier adressé au secrétaire d’Etat chargé de la Communauté nationale à l’étranger et aux consuls algériens en France, le président de cette association, Salah Hadjab, critique vertement l’attitude des députés, notamment ceux élus en France qui, regrette-t-il, n’ont rien fait pour rester en contact avec ceux qu’ils sont censés représenter. «Nous vous prions de bien vouloir nous communiquer les coordonnées des députés algériens chargés de représenter la communauté algérienne établie en France. D'après le site internet de l'Assemblée populaire nationale, nous avons quatre députés en France (deux pour la zone France-Nord et deux pour la zone France-Sud). Pour que notre communauté sache qu'elle est réellement représentée à l'APN, vous ne pensez pas qu'il est nécessaire (voire indispensable) de publier leurs coordonnées et leurs interventions sur les sites Web des 18 consulats d'Algérie en France, sur le site internet du ministère des Affaires étrangères et dans les panneaux d’affichage des 18 consulats d'Algérie en France ?» s’interroge le président de l’association qui estime que tous les Algériens, à l’intérieur et à l’extérieur du pays, doivent connaître les droits et les devoirs de leurs représentants. Salah Hadjab souligne que de nombreux ressortissants et plusieurs associations algériennes se plaignent du fait qu'ils n'arrivent pas à joindre ces parlementaires siégeant à Alger. Ils ne répondent ni aux e-mails ni aux messages sur les réseaux sociaux. «Leurs numéros de téléphone communiqués lors de la campagne électorale ne sont plus fonctionnels», proteste-t-il, considérant cela comme du mépris envers ceux qui les ont élus et leur ont permis d’accéder au parlement. «Nos ressortissants sont persuadés qu'il faut attendre 5 ans avant de revoir ou entendre la voix de ces députés», relève Hadjab non sans regrets. « Nous sommes en 2012, cependant les réponses aux courriers et aux e-mails sont malheureusement bannies du mode de fonctionnement de nos représentants, mais aussi de la grande majorité de nos institutions (consulats, ambassades, ministère, etc.). Certaines adresses e-mails ne sont jamais utilisées au point qu’elles ne sont plus fonctionnelles», fait-il remarquer. Salah Hadjab a joint à son courrier des lettres envoyées à l’ancien ministre Halim Benattallah qui, d’après lui, «sont restées à ce jour sans réponse». Le président de l’Alcaee espère que son courrier fera bouger les choses. Il demande aux députés et aux responsables à tous les niveaux de prendre la peine de répondre à leurs concitoyens. Hadjab assure que sur le plan «avantages» et «salaire», les députés algériens sont plus «gâtés» que ceux d’Europe. Il indique qu’un député européen touche un salaire de base qui équivaut à 5 fois le SMIC de son pays. Tandis que le député algérien a droit à un salaire 20 fois supérieur au SNMG. Cela sans parler des primes et des avantages. Pour lui, la communauté algérienne ne souhaite plus entendre des consuls algériens à l'étranger la réponse verbale habituelle : «J'ai transmis votre courrier à Alger.» Elle attend des autorités algériennes «des solutions efficaces, des solutions à long terme à ses problèmes qui perdurent».
Sonia Baker
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