Près de 200 milliards de DA de créances des PME rééchelonnées
Près de 200 milliards de DA de créances bancaires en défaillance de PME confrontées à des difficultés de remboursement ont été rééchelonnées, a-t-on appris mercredi auprès de l'Association des banques et des établissements financiers (Abef). Selon Djamel Bessaâ, président de l’Abef, l'annulation des agios réservés pour ces entreprises bénéficiaires du rééchelonnement a coûté aux banques de la place «entre 30 à 35 milliards de DA» depuis l'entrée en vigueur de cette mesure prise lors de la tripartite économique gouvernement-UGTA-patronat tenue fin mai 2011. A l'issue de cette rencontre, le gouvernement avait encouragé les banques à rééchelonner les créances des entreprises en difficulté avec un différé de trois ans durant lesquels le Trésor public prendra en charge les intérêts. «De nombreux dossiers ont été traités dans le cadre de l'application de cette mesure prise lors de la tripartite économique, ce qui a permis de relancer un certain nombre d'entreprises en les mettant dans une situation de bancabilité acceptable», a-t-il ajouté. «Ce n'est pas de l'argent public (annulation des agios), c'est de l'argent qui a été prélevé sur les ressources des banques», a-t-il souligné pour mettre en exergue l'effort que font les banques pour accompagner les entreprises, que ce soit dans leur développement ou dans leur mise à niveau financière afin de leur donner une seconde chance. Il a réfuté, à ce titre, toute «frilosité» des banques dans l'octroi des crédits d'investissement aux entreprises, notamment celles relevant du secteur privé. Au-delà de toutes les prises de position observées sur la relation banque-entreprise, le président de l'Abef, également PDG de la Cnep-banque, a appelé les deux parties à travailler ensemble pour faire progresser cette relation. «Arrêtons les procès d'intention, soyons objectifs dans notre analyse, dépassionnons les débats, et avançons ensemble», a-t-il lancé à l'égard des entrepreneurs et chefs d'entreprise. M. Bessaâ a tiré, par ailleurs, la sonnette d'alarme sur le niveau des créances non performantes, avouant que celles-ci «posent un problème qu'il faut analyser de manière sereine et objective avec nos partenaires».
R. N.