L’ambassadeur de France à Bamako : «Pas d’intervention au Mali»
Dans une interview publiée aujourd’hui dans le journal malien Le Prétoire, l’ambassadeur de France au Mali, Christian Rouyer, confirme que la France n’interviendra pas au Mali. Autrement dit, pas de troupes françaises au sol. «Je tiens à préciser d’entrée de jeu que la France ne participe pas, à proprement parler, à une opération militaire. Elle s’est engagée à apporter un soutien logistique et matériel à une opération africaine», insiste-t-il. Cette opération africaine sera, précise-t-il, chapeautée par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cédéao) avec l’Union africaine. «La mission de cette force, vous le voyez, est bien d’appuyer l’armée malienne, dont le rôle est central. Le Mali a un peu plus d’un mois pour définir, en liaison avec ses partenaires de la Cédéao et de l’Union africaine, un "concept d’opération", c’est-à-dire convenir avec eux des conditions concrètes de cette aide extérieure et des modalités du déploiement sur le terrain, de forces venant de différents pays», souligne-t-il. L’ambassadeur de France à Bamako rappelle dans ce contexte les déclarations du président François Hollande excluant toute présence militaire français au sol. Il y a une semaine, Algeriepatriotique a fait l’écho de la sortie médiatique de l'amiral Edouard Guillaud, chef d'état-major des armées, qui s’interrogeait sur le rôle que doit jouer l’armée française sur la scène internationale, dépourvue des moyens qu’elle est, pour mener à bien les missions qui lui sont confiées.
Par ailleurs, près de 2 000 personnes ont manifesté, aujourd’hui à Bamako, contre l’envoi d’une force armée étrangère pour reconquérir le nord du Mali, tombé depuis plusieurs mois aux mains des groupes terroristes. Les manifestants ont brandi des pancartes, déployé des banderoles et scandé divers slogans contre une présence étrangère et contre le président malien par intérim, Dioncounda Traoré, qui est pour eux «dépassé» par la situation et se trouve dans l’incapacité de trouver une issue à la crise dans laquelle se débat le Mali depuis le renversement du président Amadou Toumani Touri, le 22 mars 2012. Cette manifestation intervient une semaine après celle organisée par d'autres organisations, partis et syndicats maliens, en faveur d'une intervention armée internationale. Les Maliens semblent divisés sur la nécessité d’une intervention militaire étrangère pour «chasser» les groupes terroristes qui infestent le Nord du pays.
Sonia B.
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