Les salafistes tuent un militant de l’opposition dans le sud tunisien
Des affrontements dans le sud de la Tunisie se sont soldés jeudi par un mort et neuf blessés selon l'agence tunisienne d'information (TAP). Il s'agit de Lotfi Naguedh, coordinateur du mouvement d'opposition tunisien Nidaa Tounès à Tataouine, dans le sud de la Tunisie, qui est décédé en marge d'affrontements entre ses partisans et des manifestants proches des islamistes au pouvoir, selon son parti et le ministère de l'Intérieur. Un représentant du parti, cité par les agences d'informations, a affirmé que «Lotfi Naguedh est mort après avoir été tabassé lors d'une attaque de manifestants favorables au pouvoir contre le siège du syndicat Union régionale de l'agriculture et de la pêche (URAP) qu'il dirigeait». Le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Khaled Tarrouche, a confirmé les violences en marge d'une manifestation pour «l'épuration des cadres de l'ancien régime» mais a assuré que la victime avait été terrassée par «une crise cardiaque». «Même s'il s'agit d'une crise cardiaque, elle est directement liée à l'attaque» que Lotfi Naguedh a subi, a déclaré l'un des responsables du service de presse de Nidaa Tounès.
Une manifestation organisée par la Ligue de protection de la révolution, un regroupement d'organisations proches de la coalition au pouvoir en Tunisie dirigée par les islamistes d'Ennahda, s'est rendue dans l'après-midi au siège de l'URAP. Le défilé a ensuite dégénéré face au siège du syndicat et les deux camps se sont affrontés avec des cocktails Molotov et des pierres, selon le ministère de l'Intérieur. Nidaa Tounès assure pour sa part que les violences provenaient uniquement du camp des manifestants composés notamment «d'éléments d'Ennahda et de criminels notoires de la région» qui ont investi le siège de l'URAP, frappant des occupants avec des bâtons.
R. I.