Génocide à Bani Walid : l’ONU laisse faire
Le 17 mars 2011, le Conseil de sécurité de l’ONU adoptait par 10 voix pour et 5 abstentions (Allemagne, Brésil, Chine, Fédération de Russie et Inde), la fameuse résolution 1973 sur la Libye, présentée par la France et le Royaume-Uni. Ce texte, sous prétexte de protéger la population civile et faire cesser les hostilités en Libye, avait ouvert la voie à une intervention de grande envergure de l’Otan dans ce pays. Mercredi 17 octobre 2012, un an, jour pour jour, après l'annonce de sa «libération», Bani Walid, à 140 km au sud-est de Tripoli, présenté comme un ancien bastion des partisans de Mouammar Kadhafi, a été bombardé par des milices opérant sous le contrôle du gouvernement. Selon le colonel Salem Al-Wa'er, porte-parole des combattants de Bani Walid, la localité a subi des bombardements intensifs de trois côtés. Hier (vendredi), au moins deux personnes, dont un adolescent, sont mortes dans ces bombardements. L'armée gouvernementale, appuyée par les milices formées d'anciens rebelles, a encerclé la ville. Les dignitaires de Bani Walid refusent l'entrée de «milices hors-la-loi» et mettent en doute la neutralité de l' «armée nationale» qui n'existe pas encore selon eux. La situation tendue qui règne à Bani Walid et les rapports faisant état d'affrontements dans la région, préoccupent les organisations humanitaires, comme le Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Mais la «communauté internationale», si prompte à abattre l’ex-dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, ne réagit pas comme si elle était indifférente au génocide de Bani Walid. Où est application de la résolution 1973 du Conseil de sécurité l'ONU qui stipule protection des populations civiles en Libye ? Le représentant de ce pays à l’ONU a même été limogé par les nouvelles autorités libyennes pour avoir parlé de crimes de guerre à Bani Walid.
Cherif Brahmi
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