Les commerçants qui ferment durant les fêtes sanctionnés
Les commerçants algériens, particulièrement dans les grandes villes et en premier lieu dans la capitale, vont-ils continuer à ignorer leurs obligations de service public durant les fêtes ? Pour Mustapha Benbada, ministre du Commerce, qui intervenait sur la Chaîne III ce matin (mardi), les deux jours de l’Aïd El-Kebir, coïncidant avec le week-end, constituent un test des nouvelles dispositions que le gouvernement compte mettre en œuvre pour éviter que les commerçants qui font dans l’alimentation, et surtout les boulangers et les marchands de fruits et légumes, s’accordent un congé spécial à l’occasion des fêtes de l’Aïd et ferment leurs locaux ou présentent des étals vides jusqu’à une semaine après les fêtes. Un projet de loi est en cours de promulgation dans ce sens et prévoit des sanctions contre les commerçants qui ferment durant les fêtes, mais déjà le ministre du Commerce annonce que les fêtes de l’Aïd permettront d’observer le comportement des commerçants et voir s’ils répondent aux sollicitations des pouvoirs publics. En fait, tout le monde sait que dans les grandes villes et notamment dans la capitale, le personnel qui travaille dans les boulangeries et dans les marchés (gros et détails) des fruits et légumes vient de l’intérieur du pays et va au «bled» pour les fêtes de l’Aïd, s’offrant un séjour qui, ajouté au délai de route, ne permet pas une continuité du service public que les commerçants sont tenus d’assurer pour leur clientèle. L’Aïd El-Kebir, marqué par le sacrifice du mouton, connaît habituellement une ruée matinale inévitable vers le peu de boulangeries qui ouvrent, entraînant des files interminables. Cette situation a été vécue à la fin du Ramadhan, aggravée par la période du congé estival. La situation sera-t-elle différente cette fois-ci ? Le comportement des commerçants est déjà décrié à cause de l’envolée artificielle des prix des produits alimentaires devenue aussi traditionnelle que le rite religieux lui-même.
Lazhar Houari