Et la contrepartie du visa ?
Dans leurs déclarations, tous les ambassadeurs de France qui se sont succédé chez nous citent systématiquement le nombre de visas délivrés aux Algériens pour se rendre dans ce pays, en constante augmentation selon eux. La récente interview accordée à un confrère n’échappe pas à cette règle : «Le nombre de visas attribués par les consulats généraux en Algérie devrait atteindre 200 000 en 2012», affirme l’ambassadeur de France qui précise que plus de 80% des demandes connaissent une issue favorable. Comme si la France nous attribuait ce sésame tel un bonbon offert à un enfant et sans contrepartie. Or, il suffit de regarder du côté des indicateurs économiques et financiers de l’Algérie pour comprendre que les intérêts de la France dans notre pays sont bien au-dessus des quelques milliers de visas qu'elle distribue chichement – et dans quelles conditions ! En fait, si le nombre de visas augmente, c’est non pas parce que le Quai d'Orsay nous aime plus qu'avant, mais parce que nos caisses sont pleines à craquer en ces temps de crise où l'Occident a grand besoin de pays stables à ses frontières sud et de liquidités pour son économie. Si jamais les caisses algériennes se vidaient, le nombre de visas octroyés augmenterait-il toujours ?
Cherif Brahmi