Le scandale Sonatrach : pourquoi le procès n’a pas encore eu lieu
L’examen des résultats de l’enquête complémentaire dans l’affaire Sonatrach a été reporté au 7 novembre prochain, a-t-on appris d’une source judiciaire. Le renvoi de l’audience a été décidé par le magistrat instructeur en raison de l’absence de la partie civile, à savoir les représentants de Sonatrach. Selon notre source, l’examen des éléments de l’enquête complémentaire constitue la dernière étape de l’instruction de cette affaire de malversations qui a éclaboussé le plus grand et important groupe public national. Cette enquête complémentaire portait sur les avoirs et les biens détenus par les mis en cause aussi bien en Algérie qu’à l’étranger. L’enquête a mis du temps pour être bouclée en raison de la lourdeur des procédures de vérification des informations recueillies par les enquêteurs. Le scandale Sonatrach a éclaté en 2010. Depuis, l’instruction de l’affaire a évolué au pas de charge, piétinant sur certains points. Beaucoup de lourdeur procédurale qui a fait que le procès tarde à venir. Plusieurs charges, initialement retenues, ont été levées, notamment celle de l’association de malfaiteurs car les enquêteurs n’ont pas trouvé de liens entre les différentes malversations découvertes. Le marché de la réfection du siège de Ghermoul à Alger-Centre (ancien siège du ministère de l’Energie et des Mines récupéré par le Groupe Sonatrach), qui a coûté la bagatelle de 4 milliards de dinars, a fait l’objet d’une enquête complémentaire et les enquêteurs ont constaté une violation du code des marchés. Mohamed Sanhadji, ancien directeur des activités centrales, est inculpé au même titre que le propriétaire du bureau d’étude CAD, auquel le marché avait été attribué. Les principaux accusés dans cette affaire de malversations, à savoir l’ancien PDG de Sonatrach, Mohamed Meziane, et ses adjoints, qui sont toujours en détention préventive, sont poursuivis pour plusieurs chefs d’inculpation. D’après notre source judiciaire, ces chefs d’inculpation relèvent beaucoup plus du correctionnel que du pénal. Les enfants de l’ancien PDG vont également être jugés pour blanchiment d’argent. L’enquête complémentaire sera déterminante pour Réda Hemche, chef de cabinet de l’ancien PDG de Sonatrach, connu pour être l’homme de main de Chakib Khelil, ancien ministre de l’Energie et des Mines. Pour de nombreux observateurs, Hemche serait la clé de voûte de l’affaire. Cet homme se trouve actuellement en Turquie. Si des proches de Chakib Khelil sont cités dans cette affaire, lui, en revanche, n’a jamais été entendu par la Justice. Du moins, jusqu’à maintenant.
Sonia B.
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