Comment les armées étrangères comptent intervenir au Mali
Le plan d’intervention de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cédéao) commence à prendre forme. Demandé par le Conseil de sécurité de l’ONU, ce plan axe la stratégie d’intervention sur les moyens militaires aériens. C’est du moins ce qu’a révélé aujourd’hui le président de l'Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Soro, qui affirme que «la supériorité viendra de l'aviation» lors de la future intervention militaire de la Cédéao au Mali, afin de reconquérir le Nord infesté par les groupes terroristes. «Ce n'est pas le général sur le terrain qui fera la différence», a précisé ce responsable lors d'une rencontre avec l'Association de la presse diplomatique française. Selon lui, la Cédéao a les moyens matériels à elle seule pour mener à bien cette intervention et enrayer définitivement la menace terroriste au Nord-Mali. «La force de quelque 3 000 hommes qu'est en train de constituer la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest sera tout à fait capable d'affronter les groupes islamistes armés liés à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) qui contrôlent depuis le printemps le nord du Mali», a assuré cet ancien Premier-ministre et ministre de la Défense lors d’une visite en France. Son argumentaire est que les troupes qui constituent actuellement la Cédéao connaissent bien l’environnement malien. Il justifie la nécessité d’une telle aide à l’armée malienne par l’existence d’un «péril malien». «Les forces au nord ne sont pas dans l'amusement. Plus les jours passent, plus elles se renforcent, s'entraînent, ont des recrues et de l'armement», avertit-il. Une intervention exclusivement africaine a été également souhaitée et défendue par les autorités algériennes. Cette force militaire africaine sera selon toute vraisemblance soutenue logistiquement par la France et les Etats-Unis. Si l’esquisse a été donnée par ce responsable ivoirien, la plan final que doit présenter la Cédéao fin novembre devant le Conseil de sécurité de l’ONU fait l’objet d’une réunion à Bamako, depuis hier. Sont présents à cette réunion tous les acteurs régionaux et internationaux, à savoir des représentants de la Cédéao, de l'Union africaine (UA), de l'Algérie, de l'Union européenne (UE) et des Nations unies. L’Algérie s’est déjà entendue avec les Etats-Unis sur la manière de régler ce conflit et la nature de l’intervention militaire à effectuer au Nord-Mali pour en chasser les groupes terroristes, tout en évitant le scénario libyen.
Sonia B.
Commentaires