La Tunisie fait face à une escalade pernicieuse de la violence salafiste
Un deuxième salafiste a été tué ce mercredi dans le gouvernorat de Manouba en Tunisie, après la mort d'un salafiste qui a succombé à ses blessures à la suite d'affrontements ayant opposé les forces de sécurité à des groupes islamistes radicaux qui avaient tenté d'attaquer un poste de sécurité. Selon une source officielle, un salafiste a été tué et 3 agents de la Garde nationale ont été blessés suite aux affrontements de mardi entre les forces de l'ordre et les salafistes. Des renforts de l'armée et des forces de sécurité ont été déployés dans la région. Près de 600 agents de sécurité ont été victimes, durant les trois derniers mois, d’agressions, soit aux cocktails Molotov, soit à l'arme blanche. Le gouvernorat de Manouba vit depuis samedi dernier une situation de tension ponctuée d'affrontements entre marchands de boissons alcoolisées et des groupuscules de salafistes au terme desquels un commandant des forces de sécurité a été grièvement blessé par les extrémistes. Le ministère tunisien de l'Intérieur a exprimé sa «détermination à réagir à tous les dépassements» commis par les groupes salafistes «qui tentent de se substituer à l'Etat» et ne ménagera aucun effort pour poursuivre les agresseurs des cadres et agents des forces de sécurité. Le syndicat des forces de l'ordre a saisi l'occasion pour dénoncer l'agression dont a été victime le commandant Wissam Ben Slimane, la qualifiant «de crime contre un agent de sécurité», soulignant que «les extrémistes tentent de s'ériger en police parallèle». Ce même syndicat envisage, selon un communiqué, d'organiser un rassemblement de protestation ce jeudi devant le siège du ministère de l'Intérieur «comme première étape, pour réagir au laxisme des autorités dans leur riposte contre des agressions qui ciblent directement les forces de l'ordre et leurs familles». D'autre part, une source officielle a indiqué que des instructions «claires et strictes» ont été données aux forces de sécurité pour «défendre avec force» les postes de police en cas d'attaques ou de tentatives de subtilisation d'armes». Le gouvernement provisoire tunisien dirigé par le mouvement Ennahda fait l'objet de critiques de la part des partis de l'opposition et de la société civile pour avoir «sous-estimé» la violence salafiste et exigent de lui «une position claire et rigoureuse» vis-à-vis des attaques salafistes contre les intellectuels, les artistes et les personnalités politiques opposées à ce courant.
Sarah L. avec agence
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