Les Français indignés par le comportement de voyou de Longuet
La classe politique française a vivement réagi ce jeudi aux propos et au geste obscène de l’ancien ministre de la Défense et sénateur, Gérard Longuet, à l’adresse des autorités algériennes sur la reconnaissance des crimes coloniaux par la France. Le président socialiste du Sénat, Jean-Pierre Bel, a exprimé sa «désapprobation» après le geste «grossier» que Gérard Longuet a adressé aux autorités algériennes sur la chaîne Public Sénat. «Les élus de la République ne peuvent à la fois dénoncer les incivilités et avoir de tels comportements», a-t-il observé dans un communiqué. Il a estimé que ce geste, de la part d’un ancien ministre, «ne peut qu’entretenir la guerre des mémoires», alors que le président français François Hollande doit se rendre début décembre en Algérie. Le président du Sénat considère aussi qu’«il est de la responsabilité des représentants de la nation de contribuer au dialogue des mémoires et en particulier à l’intégration du passé colonial de la France dans le récit républicain, et non d’attiser l’ostracisme et le rejet de l’autre». Réagissant aux propos et au geste de Gérard Longuet, le nouveau premier secrétaire du Parti socialiste, Harlem Désir, considère que «le geste de Gérard Longuet illustre malheureusement la brutalité vulgaire d’une certaine droite qui abîme trop souvent le débat républicain». Le président du Cercle d’amitié franco-algérien, Adam Benahmed, s’est dit, au nom de l’ensemble des membres de cette association, «outré» et «scandalisé» par le geste «inélégant et de voyou» de l’ancien ministre Gérard Longuet «envers le peuple algérien». Dans un communiqué, M. Benahmed a appelé «l’ensemble des femmes et des hommes politiques français à la réprobation totale de cet individu qui déshonore la France et les Français, et qui porte atteinte aux relations intenses, riches et amicales qui lient nos deux pays aujourd’hui».
L’ex-ministre de la défense (UMP) est, depuis hier mercredi, au centre d’une polémique, après son bras d’honneur en direction de l’Algérie pendant le générique de fin de l’émission Preuves par 3 de Public Sénat dont il était l’invité. Il réagissait à une question hors micro sur la demande du ministre algérien des Moudjahidine, Mohamed Cherif Abbas, d’une «reconnaissance franche des crimes perpétrés à l’encontre des Algériens par le colonialisme français», en se justifiant que l’Algérie «ravive une plaie entre nos compatriotes».
R. I.
Comment (10)