Claude Guéant révèle que Merah a pu sortir alors qu’il était encerclé
Face à la pression du gouvernement et des parlementaires socialistes, ainsi que des médias et des familles des victimes, les langues commencent à se délier dans l’affaire Merah. C’est au tour de l’ancien ministre de l’Intérieur Claude Guéant d’avouer que Mohamed Merah avait pu se faufiler hors de sa cache alors qu’il était encerclé par les éléments du Raid, pour téléphoner. Guéant dit ne pas savoir pourquoi Merah a choisi de se retrancher de nouveau dans son appartement, mais indique que ce fait confirme qu’il y a bel et bien eu une défaillance des services de sécurité. Est-ce la seule ? Pas si sûr. Une nouvelle demande d’ouverture d’une enquête parlementaire vient d'être introduite par des députés de gauche. Ces parlementaires, qui emboîtent le pas aux écologistes, réclament «toute la vérité» sur cette affaire qui a défrayé la chronique. Cette nouvelle demande intervient au lendemain de l'hommage rendu aux victimes par François Hollande et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. Les parlementaires de gauche, ainsi que les Verts, estiment qu’il y a beaucoup de «zones d’ombre» qui nécessitent d’être éclairées dans cette affaire qui en cache visiblement d’autres. Le président de la Commission des lois de l'Assemblée nationale, le socialiste Jean-Jacques Urvoas, a souligné aujourd’hui qu'une ordonnance interdisait la création d'une telle enquête parlementaire sur des faits faisant l'objet de poursuites judiciaires, comme c'est le cas pour les meurtres commis par Mohamed Merah à Toulouse et Montauban en mars dernier. Mais le président du groupe radical, républicain, démocrate et progressiste (RDDP), Roger-Gérard Schwartzenberg, qui fait partie de la majorité actuelle, affirme que ce texte a toujours été interprété avec souplesse. «L'existence de poursuites judiciaires n'interdit pas la création d'une commission d'enquête, mais restreint seulement son champ d'investigation aux faits n'ayant pas donné lieu à poursuites, ce qui est le cas en l'espèce», écrit-il. Il rappelle, dans un communiqué, que des commissions d'enquête ont été créées sur le Service action civique (SAC) ou les sectes. Les familles des victimes ont, elles aussi, réclamé une enquête parlementaire. Le président français François Hollande a admis, hier jeudi, des failles dans la surveillance du jeune Mohamed Merah par les services de la sécurité intérieure (DCRI). Selon des révélations rapportées par le quotidien Libération du 31 octobre, l’affaire Merah s’achemine vers une implication des services de sécurité dans l’exécution de celui qui aurait longtemps été leur «agent». «Toute la lumière sur ce qui s'est passé sera faite. Je m'engage une nouvelle fois devant vous, c'est-à-dire devant les familles, devant les Français, pour que toute la vérité soit faite», s’est engagé François Hollande. Cette affaire risque de rattraper l'ancien ministre de l'Intérieur UMP, Claude Guéant. Ce dernier, sentant le danger, a défendu de nouveau, aujourd’hui, la surveillance menée contre le tueur au scooter. Cela, tout en admettant qu’il y a bien eu une défaillance lors de l'intervention de l'unité d'élite du Raid pour le neutraliser. L’avocate algérienne de la famille Merah, qui a déposé plainte pour meurtre du jeune Mohamed, a déclaré à maintes reprises avoir en sa possession des preuves tangibles de l'innocence de Mohamed Merah.
Sonia B.
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