L’Intérieur refuse l’agrément à une association contre la corruption
«Les membres de notre association ont été l'objet d'enquêtes menées par les services de sécurité et les RG qui ont révélé qu’il s’agissait de personnes non corruptibles que les autorités ne peuvent maîtriser», a déclaré Mustapha Atoui, président de l'Association nationale de lutte contre la corruption (ANCL), lors d'une conférence de presse animée, aujourd'hui mardi, au siège de la LADDH, pour expliquer la décision «arbitraire» du ministère de l'Intérieur, lequel a refusé catégoriquement de délivrer le récépissé d’enregistrement relatif à la création de l’association. Le document en question du ministère, dont Algeriepatriotique détient une copie, révèle effectivement le refus des autorités à délivrer ce récépissé d’enregistrement, prétextant que l'association n'a pas respecté la loi 12-06 relative aux associations. «Nous avons respecté la loi 12-06 à la lettre, nous avons rectifié quelques matières du règlement intérieur, suite à la demande de l’administration et deux mois après, ils nous opposent un refus», s’est indigné M. Atoui. Ce dernier dit ne pas comprendre ce refus, puisque, rappelle-t-il, la priorité du programme du président de la République est de combattre la corruption, en impliquant les efforts de tous. L’interlocuteur a expliqué que la raisons de vouloir créer une telle association – la première du genre dans le pays – répond à un vœu émis par des personnes qui ont eu à dénoncer la corruption auparavant et voulu créer un organisme officiel à cet effet. «Le ministère de l’Intérieur bafoue les lois puisqu’il a refusé de nous donner le récépissé d’enregistrement et il ne donne aucune explication à cette fin de non-recevoir», a-t-il souligné. Enumérant les objectifs tracés par cette association, dont la lutte contre la corruption dans tous les secteurs, la protection des biens de l’Etat ainsi que la dénonciation et la poursuite des affaires liées à la corruption, l'interlocuteur a regretté l’absence d’une «volonté politique» pour combattre ce fléau. «La corruption est l’oxygène de l’Etat», a-t-il dénoncé. «Entre les discours officiels et la réalité, il y a beaucoup à dire», dira M. Khalil, secrétaire général de l'ANCL. «La sécurité de l’Etat est en danger à cause de ce mal. Il y a un gel complet de tous les organes de contrôle», a poursuivi son adjoint, M. Fadel. L'association a, par ailleurs, annoncé le dépôt d'un recours auprès du Conseil d'Etat. Si les autorités refusent d’accorder l'agrément, les responsables de l’association disent qu’ils activeront sous l'égide de la LADDH.
Mohamed El-Ghazi
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