Nouveau scandale : un rapport accablant de l’IGF sur Cnan-Nord
L’Inspection générale des finances (IGF) vient de rédiger un rapport des plus accablants sur la gestion de Cnan-Nord, filiale internationale du groupe Cnan. Situation de comptes désastreuse, approximation dans la gestion, non-respect de procédures réglementaires, absence d’audit interne, négligence… Les inspecteurs de l’IGF, qui ont passé au crible tous les comptes de cette filiale aux abois, ont relevé d’énormes anomalies aussi bien dans l’organisation que dans la gestion de Cnan-Nord. Dans le viseur des enquêteurs de l’IGF, il y a les fameux contrats de réparation de quatre navires qui ont fait couler beaucoup d’encre. Ces contrats ont été conclus après des appels d’offres restreints. Le rapport relève des «failles» et des «erreurs d’appréciation» dans les négociations menées avec le réparateur. Il trouve le montant des transactions «trop élevé», surtout que les travaux n’ont pas été achevés dans les délais fixés dans le cahier des charges. A titre indicatif, la réparation du navire El-Djorf a coûté 1,17 million d’euros au lieu de 1,13, celui d’Ibn Khaldoun a coûté 1,4 million au lieu de 1,1, tel qu’avancé dans le dossier de la soumission. Autre point noir, la maintenance des navires lors des escales dans des ports européens. L’IGF a constaté des écarts conséquents entre les dépenses enregistrées sur le registre de caisse et celles portées sur le grand livre. D’après le rapport, le responsable de la caisse était peu convainquant quant à cet écart, proposant tout simplement de combler ce «trou». La gestion des conteneurs n’a pas échappé aux inspecteurs de l’IGF qui ont relevé «approximation» et «gaspillage». En effet, il est mentionné dans ce rapport que 139 conteneurs sont inexploités depuis 2007. Malgré cela, Cnan-Nord les garde et continue de payer les frais de leur location. Dans le même sillage, il est noté que cette filiale du Groupe Cnan a rajouté 55 conteneurs de Tonic Emballage à son parc «immobile», sans en avoir réellement besoin. L’IGF estime, sur un autre registre, qu’il y a un «recours abusif» aux sociétés étrangères pour les travaux de réparation. Les inspecteurs de l’IGF estiment qu’il n’y a pas de véritables raisons techniques pouvant justifier cela. Elle fait également cas des opérations d’affrètement de deux navries, à savoir le Tichy et le Beautrophy. Pour les inspecteurs en charge de l’enquête, ces opérations manquent de «transparence». Dans le cas du Tichy, l’IGF a relevé l’absence d’une clause protégeant l’entreprise contre tout risque ou déficit continuel. Cette absence aurait occasionné des pertes à la filiale de 2009 à 2011. Des pertes qui dépassent 200 millions de dinars. Quant au Beautrophy, l’IGF a fait état du manque de plusieurs documents comptables sur l’opération d’affrètement et les clauses du contrat. Ce long rapport a recensé un nombre important d’autres anomalies de gestion et de déficits qui restent injustifiés. Des éléments de nature à inquiéter les gestionnaires de cette filiale qui est au bord de la faillite.
Sonia B.
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