Sahara Occidental et Mauritanie : tirs croisés sur le Maroc
Le royaume chérifien fait l’objet d’accablantes accusations sur deux dossiers régionaux : la tentative d’assassinat du président mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz et les exactions commises par le Makhzen au Sahara Occidental occupé. L’agence mauritanienne Al Akhabar a rapporté, dans sa livraison d’aujourd’hui, que «la Mauritanie a fait savoir à un pays ami qu'elle accuse le Maroc d'implication dans une tentative d'assassinat», le 13 octobre 2012, de son président Mohamed Ould Abdelaziz, admis depuis lors en France pour des soins intensifs. Selon la même source, la Mauritanie a officiellement communiqué à ce pays que l'incident du 13 octobre, que la version officielle a qualifié de «tirs par erreur », est en vérité une «tentative d'assassinat» qui visait le président mauritanien et que le Maroc «est indexé» dans l'incident. Le porte-parole du ministère mauritanien des Affaires étrangères, Mohamed Lemine Ould Allal, interrogé par cette agence, a affirmé «n'avoir aucune information à ce propos». Ces accusations risquent d’affecter les relations entre les deux pays. Le Maroc n’a pas réagi. Le Palais royal s’est contenté d’actionner sa machine médiatique pour dénoncer «un plan oudi» contre le pays. Mais le Maroc semble également être dans le collimateur de l’ONU. L’envoyé spécial des Nations unies, Christopher Ross, vilipendé par le Palais il y a quelques mois, a été maintenu à son poste par le secrétaire général de l’ONU. Un véritable échec pour la diplomatie marocaine. Aujourd’hui, de la capitale espagnole Madrid, il accuse à nouveau Rabat de «manœuvrer» pour torpiller les efforts visant à résoudre le conflit sahraoui. Il considère que le Maroc est le principal responsable du statu quo actuel qu’il a qualifié d’«insoutenable» et de «dangereux». Ross a, en outre, prévenu que «si la situation est laissée en l'état, les violences pourraient reprendre avec des conséquences tragiques pour le peuple sahraoui». «Le conflit doit être résolu et cela est possible s'il existe une volonté réelle d'engager le dialogue», a-t-il poursuivi, en exhortant «toutes les parties prenantes à s'engager au plus vite dans des négociations sérieuses». Enième échec diplomatique d’un pays qui dépense des milliards dans un travail de lobbying complètement obsolète (lire article par ailleurs).
Sonia B.
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