L’Algérie inflexible
Les pressions que subit notre pays par des événements se déroulant directement à nos frontières (Mali) ou dans le monde arabe (Syrie) mettent à rude épreuve la diplomatie algérienne qui reste, toutefois, inflexible sur les positions de principe qui guident la politique extérieure de l’Algérie. On vient d’en avoir la preuve avec l’affaire du Mali mais aussi pour la Syrie. Sur la première, notre pays n’a pas hésité à hausser le ton face au bruit de bottes qui a commencé à se faire entendre : «L'Algérie anticipera toutes les évolutions possibles au niveau de la région du Sahel et elle prendra, en conséquence, et souverainement, les mesures appropriées pour assurer la défense de ses intérêts et la protection maximale de ses frontières.» Sans doute que les choses sont allées trop loin dans l’affaire malienne pour que la diplomatie algérienne use – pour la première fois depuis que ce conflit a éclaté – du langage sévère de la mise en garde. Un message reçu, semble-t-il, 5/5 par la France qui vient de faire savoir par la voix de son président, François Hollande, qu’elle n'interviendra en aucun cas au Mali. Sur la crise en Syrie, même intransigeance de l’Algérie qui a indiqué, dès le début, que sa politique extérieure répondait au principe cardinal de non-ingérence dans les affaires intérieures des autres pays et surtout qu’elle n’était pas dictée à partir d’une capitale étrangère. A propos de la tentative d’imposer à l’Algérie, au nom de l’appartenance à la Ligue arabe, la reconnaissance de la nouvelle coalition de l’opposition syrienne, la réponse a été sans surprise : «En matière de reconnaissance, il appartient à chaque Etat de décider souverainement.» Sur deux dossiers sensibles, voire «explosifs», portant sur deux conflits à la nature quasiment identique, l’Algérie défend avec détermination des positions de principe solidement ancrées dans sa politique extérieure malgré les pressions indirectes et subtiles de ses adversaires.
Cherif Brahmi
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