Le MNLA se dit prêt à nettoyer le Nord-Mali des groupes terroristes
Le Mouvement pour la libération de l’Azawad (MNLA) dit être «totalement prêt à faire le travail» pour la reconquête du Nord-Mali. Réaffirmant sa farouche opposition à une intervention militaire étrangère qui aurait des conséquences néfastes sur la région, le MNLA assure avoir les capacités humaines et matérielles pour déloger les groupes terroristes du nord du pays. «L'armée du MNLA est prête à faire cette guerre ; elle est issue des populations de l'Azawad, elle connaît la région, elle a toutes les aptitudes militaires voulues. Avec la bénédiction de la communauté internationale, cette armée peut pourchasser les terroristes et narcotrafiquants de l'Azawad sans dégâts collatéraux», a déclaré Hamma Ag Mahmoud, un des responsables de ce mouvement, lors d'une conférence de presse animée aujourd’hui à Paris. «Chasser les terroristes, tout le monde est d'accord là-dessus, mais nous doutons de l'efficacité de la forme de l'intervention choisie», a-t-il ajouté, précisant que ce qui inquiète la rébellion touarègue, c’est «la présence de l'armée malienne qui a une grande expérience en matière d'extermination des populations». Le MNLA estime que même les armées des pays de l’Afrique de l’Ouest ne pourraient pas «combattre efficacement au Sahel, en raison de la nature des groupes terroristes, mélangés à la population, et des reliefs désertiques et très hostiles». D’après le conférencier, il n’y a que les enfants de la région, regroupés dans le MNLA, qui peuvent distinguer qui est d'Aqmi, d'Ansar Dine, du Mujao ou des populations locales. «Dans le nord du Mali, tout le monde est habillé de la même façon, porte le chèche, roule en 4X4 et même les civils portent des armes», a-t-il souligné. Selon le plan adopté dimanche dernier par la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), et approuvé par l'Union africaine (UA), une force internationale de 3 300 hommes est envisagée pour chasser les groupes islamistes armés du Nord-Mali. Ce plan doit être soumis au Conseil de sécurité le 26 novembre. L’Algérie a donné son aval pour cette intervention militaire à laquelle elle ne prendra pas part. Elle poursuit, cependant, ses efforts pour une résolution de la crise à travers le dialogue politique, réussissant jusque-là à convaincre le groupe Ansar Dine à se démarquer d’Aqmi et du Mujao. Une défection de taille qui affaiblira assurément ces deux groupes terroristes et réduira considérablement leur capacité de nuisance.
Sonia B.