La face cachée du voile
Notre article sur les déclarations de Tareq Oubrou, imam de Bordeaux, reprises de l’interview qu’il a accordée au périodique français L’Express, a suscité beaucoup de commentaires. Il faut reconnaître que le thème est sujet à polémique et qu’il a été, lui-même, abordé avec un ton provocateur censé remettre en question des opinions bien établies et dominantes en la matière.«Je n'ai trouvé aucun texte qui oblige la femme à se couvrir la chevelure. Le combat que les musulmans ont mené pour le port du voile me désole, parce qu'il donne une image négative de la façon dont l'islam perçoit la femme», affirme Tareq Oubrou dans cette interview. Il dénonce vivement «l’islam d’apparence» et souligne que le plus important n’est ni le look ni la tenue vestimentaire, mais plutôt la foi. Il y avait de quoi faire réagir nos lecteurs et ils ont été prompts et nombreux à envoyer leurs messages. En fait, en plus de l’aspect informatif, c’était le but de l’article. Les commentaires portent non seulement sur la question du voile mais aussi sur la façon dont elle doit être abordée. On retrouve, dans les avis de certains de nos lecteurs, la difficulté à accepter une vision autre que celle imposée depuis des siècles par les exégètes classiques. Dire autrement la religion, c’est aller à contre-courant d’un torrent d’idées reçues, qui dévaste parfois tout sur son passage. Tarek Oubrou, érudit en islam, a tenté de relever ce défi. En réaction, ses contradicteurs usent soit du langage insultant habituel des extrémistes, soit de preuves qui, en réalité, ne constituent pas un argumentaire sérieux dans ce débat. Mais il y a également, et ils ne sont pas à négliger, ceux qui soutiennent la démarche de l’imam de Bordeaux. Rappel utile : un des préceptes qui font partie du b.a.-ba des musulmans est cet appel au dialogue serein sur la base d’arguments autres que ceux fondés sur la force.
Cherif Brahmi
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