L’émir du Qatar au Hamas : «Eloignez-vous de l’Iran sinon…»
Selon des sources palestiniennes, la visite de l'émir du Qatar, Hamad bin Khalifa, à Ghaza, présentée comme une action visant à briser le blocus de l’enclave palestinienne, était destinée, en fait, à faire pression sur le Premier ministre Ismaïl Haniyeh pour qu’il s’aligne sur les positions anti-iraniennes du Qatar en échange de l'aide économique et financière promise. Toujours selon ces sources, Hamad bin Khalifa a voulu imposer au Premier ministre palestinien cinq conditions : rompre l'alliance avec l'Iran, entamer des négociations avec l’entité sioniste sans conditions préalables, la reconnaissance d'«Israël», la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d'«Israël» et abandonner la récupération de sa partie orientale, annoncer la fin de la résistance armée et entamer des négociations comme seule option de solution, autrement dit, tel que l’a exprimé le Premier ministre palestinien, «remettre Ghaza aux Israéliens». La réponse négative d’Ismaïl Haniyeh, qui est membre du comité exécutif du mouvement Hamas, a poussé l'émir du Qatar à écourter la durée de sa visite à Ghaza à quelques heures au lieu de deux jours, et réduire le montant de l’aide promise à 350 millions de dollars seulement au lieu des 600 millions prévus. Selon les mêmes sources, le Qatar cherche à utiliser les axes, arabe et international, y compris la bande de Ghaza, pour réaliser un seul objectif : la chute du président syrien Bachar Al-Assad et ce, en convainquant l'Occident de la nécessité d'une intervention militaire en Syrie, en échange de la carte palestinienne. Et cela signifie la liquidation de la branche militaire du Hamas avec la collaboration de Khaled Mechaâl, qui vit à Doha. Ces sources en veulent pour preuve l’assassinat d’Ahmed Jaabari, le commandant militaire du Hamas, qui était «un partisan de l'alliance avec l'Iran, le Hezbollah et la Syrie». Par conséquent, «son assassinat s’inscrit dans le cadre d’une volonté de détruire l'aile militaire du Hamas ou de liquider ses hauts responsables comme cela s'est produit avec l'aile militaire du mouvement Fatah». Dans le même contexte, le Qatar, en alliance avec l’Arabie Saoudite et l’Egypte, cherche à impliquer la Jordanie dans une guerre contre la Syrie et la forcer à une intervention militaire, et ce, en exerçant des pressions économiques et politiques sur le gouvernement jordanien par le biais des Frères musulmans. La Jordanie est dans le collimateur des Américains qui veulent en faire un instrument pour casser à la fois la Syrie et la cause palestinienne.
Karim Bouali
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