Naguib Sawiris : «Le gouvernement algérien est jaloux de moi»
Après avoir vendu 51,7% de son empire Orascom Telecom, en 2011, au géant russo-norvégien Vimpelcom, empochant, du coup, 1,3 milliard d'euros en plus d’une participation de 20 % dans Vimpelcom, Naguib Sawiris ne désespère pas de décrocher un gros chèque à Alger. Sa société Weather Investments II décide, en effet, d'intenter une procédure d'arbitrage international et demande 5 milliards de dollars de dommages à Alger. «Peu importe le temps que cela prendra, j'en fais une question de principe», affirme Naguib Sawiris au quotidien français Le Figaro, arguant que les autorités algériennes ont bloqué la vente de sa filiale algérienne qui exploite le nom commercial Djezzy. Naguib Sawiris, qui a profité de nombreuses facilités en Algérie, lesquelles ont permis l’ascension fulgurante de son Groupe, s’estime lésé. Pourtant, en juillet 2001, Naguib Sawiris avait décroché la deuxième licence de téléphonie mobile en Algérie pour la modique somme de 737 millions de dollars. Modique en raison du gros potentiel existant dans le marché de la téléphonie mobile qui était presque vierge. «Le gouvernement nous reproche d'avoir acheté la licence 737 millions de dollars et d'avoir ensuite gagné beaucoup d'argent, environ 800 millions de dollars par an. Mais à l'époque, c'était la guerre, personne ne voulait investir. J'étais le seul. Tout le monde me disait que j'étais fou», a-t-il affirmé au même journal, estimant que le gouvernement algérien a fait valoir son droit de préemption par «pure jalousie et pour des considérations politiques». Naguib Sawiris, qui cherche à investir en France (rachat de Vivendi), ira jusqu’à accuser les autorités algériennes d’avoir «saboté» ses investissements. «Le gouvernement algérien m'a fait perdre beaucoup. Il m'a empêché d'importer les marchandises dont j'avais besoin pour la société, interdit de rapatrier mes dividendes et de faire de la publicité sur les télévisions publiques, il a puni les banques qui me finançaient. Ce n'est pas une manière de traiter des investisseurs étrangers. J'étais en train de construire le premier grand opérateur arabe global. Le gouvernement algérien a fait échouer mon rêve.» Naguib Sawiris estime ne rien avoir à se reprocher, rappelant que son Groupe «a investi en Algérie 5 milliards de dollars en infrastructures, versé des milliards de dollars de taxes et créé 24 000 emplois». Argent qu’il veut récupérer en dommages et intérêts.
Sonia B.
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