Le Quai d’Orsay poursuit son jeu trouble au Mali à travers l’AFP
La France continue à manœuvrer pour justifier l’urgence d’une intervention militaire au Mali. Au moment où le dialogue commence à s’installer entre les groupes rebelles du Nord et le gouvernement de Bamako, la campagne de la désinformation reprend de plus belle. La principale machine employée par le Quai d’Orsay n’est autre que la redoutable agence française de presse AFP, bien rôdée en la matière pour avoir étonnement toujours un «accès facile et privilégié» à l’information concernant le Mali. Aujourd’hui, cette agence annonce l’arrivée de «cortèges de djihadistes algériens» à Tombouctou pour renforcer le camp d'Al-Qaïda au Maghreb islamique. Elle dit tenir cette information d’une source sécuritaire régionale avant qu’elle ne lui soit confirmée par une source sécuritaire malienne. Cette même source, toujours anonyme, lui aurait affirmé que «Tombouctou devient de plus en plus le quartier général d'Aqmi dans le nord du Mali». «Nous avons vu des gens à la peau blanche venir samedi et dimanche rejoindre le camp militaire de Tombouctou», aurait ajouté cette source à l’AFP, laquelle source «dénonce le durcissement de l'application de la charia, la loi islamique, à Tombouctou». Bien sûr, ce «scoop» est signé exclusivement AFP. Aucune autre grande agence d’information n’a pu lui ravir la vedette sur ce dossier qu’elle manipule à volonté. Si elle n’en est pas à son premier «tuyau» sur le Mali, cette agence – qui bien entendu défend bec et ongles la ligne politico-diplomatique de Paris – parle pour la première fois de «renforts de djihadistes algériens» au Nord-Mali. Cela s’apparente à une attaque directe contre l’Algérie qui a annoncé récemment avoir pris ses dispositions pour rendre étanches ses frontières avec le septentrion malien. Comment donc ces djihadistes algériens ont-ils pu franchir cette frontière minutieusement surveillée par une armée algérienne puissante ? Cette agence avait déjà fait preuve de sa tendance à la manipulation à travers le traitement de la reprise des combats entre le Mouvement de la libération de l’Azawad (MNLA) et le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’ouest (Mujao). Dans ses comptes-rendus, elle avait délibérément occulté les bilans chiffrés et détaillés fournis par le MNLA, parlant de sa déroute pour, encore une fois, justifier la nécessité d’une intervention étrangère pour reconquérir le Nord-Mali. Une intervention à laquelle s’oppose le MNLA qui s’est engagé à «nettoyer» le Nord-Mali. Algeriepatriotique s’est déjà interrogé sur le rôle de l’AFP au Mali en se demandant, dans un article publié le 24 septembre dernier, si cette agence de presse ne participait pas à un plan de la caserne Mortier et du Quai d’Orsay – dont elle relève du reste, au même titre d’ailleurs que la chaîne de télévision France 24 –, qui vise à renforcer la présence islamiste dans ce pays limitrophe de l’Algérie pour pousser à une intervention militaire étrangère. La réponse semble venir d’elle-même, à mesure que le temps passe.
Sonia B.
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