Et maintenant ?
La fébrilité qui a saisi, avant et pendant le scrutin, les partis politiques en lice dans la compétition électorale est tombée en même temps que l’avalanche de chiffres concernant les résultats de chacun. Des chiffres qui, d’ailleurs, ont submergé les médias dans une indifférence encore plus grande que celle qui a entouré la campagne électorale. Seul le taux de participation, très généreux de l’avis de certains, pas très conforme à la réalité selon d’autres, a quelque peu retenu l’attention. Les vainqueurs, quels qu’ils soient, ont compris que le temps n’est pas au triomphalisme. La lecture des commentaires publiés dans les journaux est édifiante : le mot «enthousiasme» n’est écrit nulle part. Les expressions qui dominent reflètent fidèlement la façon dont la population s’est comportée durant l’opération électorale : participation timide, ambiance morose, manque de conviction, vide sidéral. Dans beaucoup de petites villes de l’intérieur, les cafés étaient pleins pendant que, dans les bureaux de vote, les électeurs se faisaient attendre. Au lendemain d’élections aussi ternes, la question qui se pose est de savoir ce que vont faire les élus. Ils ont atteint leur but, arriver au koursi, et après ? Dans plusieurs wilayas, les taux de participation réels anormalement bas – que ni la météo ni un autre facteur plus sérieux ne peuvent justifier – devraient donner à réfléchir. Pourquoi toute cette gymnastique électorale et toutes ces dépenses – les élections coûtent chères – pour en arriver au constat d’une abstention aussi massive et à des élus si peu représentatifs, sur fond de contestations (y compris par l’émeute) interminables qui enlèvent toute crédibilité aux élections. N’y a-t-il pas un autre système à mettre en place pour faire émerger des équipes capables de diriger les communes au service de l’intérêt général et de la population ?
Lazhar Houari