Une certaine presse malienne se déchaîne contre l’Algérie
Des journaux maliens s’attaquent violemment à l’Algérie qu’ils accusent d’être à l’origine des bouleversements que connaît leur pays. A leur tête, Le Zénith Balé, un bihebdomadaire qui est au zénith de sa campagne de dénigrement de l’Etat algérien. Sous le titre accusateur «La diplomatie algérienne au service des bandits armés du nord du Mali : chassé-croisé entre Mario Monti et Romano Prodi», ce journal se déchaîne contre Alger qui a constamment aidé le Mali, défendant, par ricochet, la vision néocolonialiste de la France qui manœuvre pour une intervention étrangère au Nord-Mali. Ce média considère ainsi que l’Algérie manipule l’envoyé spécial des Nations unies au Sahel, Romano Prodi, au point qu’il ne s’est jamais rendu à Bamako. Il affirme que Prodi n’a rien d’«impartial» ni de «sérieux». «Il s’est assis dans des salons (…) algériens et s’est permis en toute liberté de décider du sort de millions de personnes, agressées sur la terre de leurs ancêtres, par de faux djihadistes et des narcotrafiquants, ignorant tout des réalités des populations au nom desquelles et pour le salut desquelles ils prétendent agir. Que dire des pratiques mafieuses qui sous-tendent la réaction de Prodi sur la crise malienne ?» s’interroge le rédacteur de l’article paru aujourd’hui. Mais Le Zénith Balé donne, juste après, la réponse à sa question en justifiant son déchaînement par les conclusions de la mission de Prodi qui «ont sérieusement mis à mal toute la dynamique salvatrice de la France et des états de la Cédéao, visant à libérer immédiatement les territoires sous occupation, afin de mettre fin à la souffrance de nos compatriotes». La messe est dite. Le Zénith Balé, qui sonne d’ailleurs comme le Zénith de Paris, roule bien le verbe pour servir la cause perdue de l’ancienne puissance coloniale. Il ira encore plus loin dans ses accusations au point de suggérer que l’Algérie aurait soudoyé le secrétaire général de l’ONU pour l’amener à se prononcer contre une intervention militaire dans l’immédiat. «Ayant mis Ban Ki-moon et Romano Prodi dans le sens de ses intérêts propres au détriment de la paix du Mali et de la quiétude de sa population, le pays de Bouteflika récompense l’ancien président du Conseil italien en signant avec son pays des accords commerciaux préférentiels que seule une gratitude infinie pourrait commander», écrit encore ce bihebdomadaire. Pour ce journal, «la chose est si immorale que de nombreuses voix s’élèvent au Mali et en Afrique pour demander l’ouverture d’une enquête internationale qui servirait à prouver le jeu de corruption de la diplomatie algérienne sur ces fonctionnaires onusiens». L’Aube, autre bihebdomadaire malien inspiré du journal français chrétien du même nom, affiche le même ton accusateur envers l’Algérie. Sous le titre interrogatif «Ban sous l’influence algérienne ?», ce journal déverse son venin sur l’Algérie : «Loin des réalités du terrain, Ban Ki-moon, de toute évidence, s’est laissé influencer par son représentant spécial pour l’Afrique de l’Ouest, l’Algérien Saïd Djinnit. Un homme qui incarne une certaine politique étrangère algérienne en Afrique de l’Ouest ou encore dans le Sahel.» Ce média a fait preuve de constance dans ses attaques contre l’Algérie. Il poursuit sa longue diatribe par des contrevérités et des ouï-dire qu’il est incapable d’appuyer de faits avérés et authentifiés. Ces écrits tendancieux et dénués de tout fondement font partie d’une vaste opération de dénigrement de l’Algérie auprès de l’opinion publique malienne. Des tirs croisés qui reflètent, en réalité, le désespoir profond des lobbies maliens profrançais de voir aboutir le plan d’intervention militaire au Nord-Mali, concocté par le Quai d’Orsay.
S. Baker
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