79 agences touristiques à Tamanrasset lancent un SOS au gouvernement

Le tourisme saharien est au point mort. La saison en cours qui a commencé en octobre dernier s’annonce la «pire de toutes», estiment les représentants des agences touristiques de l’Ahaggar. Craignant pour leur devenir, 79 agences touristiques exerçant à Tamanrasset ont lancé un véritable signal de détresse à l’endroit des hautes autorités du pays, afin d’intervenir «en urgence» pour les sauver de cette «situation désastreuse» dans laquelle elles pataugent depuis près de 10 ans. Seuls 640 touristes ont été accueillis dans la capitale du Sud depuis le début de l’année. Un net recul déjà par rapport à l’année dernière, où Tamanrasset avait reçu quelque 1 800 touristes. Autrement dit, rien ne va plus pour ces agences qui sont lourdement pénalisées par ce qui se passe notamment au Mali. «Ces agences souffrent de l'arrêt de leur activité face au net recul du nombre de touristes étrangers lors des dix dernières années, en raison des conditions sécuritaires qu'a connues l'Algérie et la dégradation, par la suite, de la situation au Sahel, région frontalière de l'Algérie», a souligné le président de l'Association des agences de tourisme et de voyages de la wilaya de Tamanrasset, Azzi Addi Ahmed. Cette situation a été générée par la fermeture des plus importants sites touristiques en 2011 pour des raisons sécuritaires. «Notre souci majeur, à l'heure actuelle, est de prendre en charge la situation des agences et nous réclamons l'effacement des dettes cumulées liées au paiement d'impôts, comme ce fut le cas pour d'autres secteurs autrefois en difficulté, à l'instar de celui de l'agriculture», a-t-il précisé, déplorant la cherté persistante des prix des billets d’avion vers le sud, et ce, malgré les réductions offertes par la compagnie nationale Air Algérie dans le cadre de la promotion du tourisme national. Des réductions qui n'englobent cependant pas les vacances scolaires. Et même les vols charters sont soumis à des exigences parfois difficilement honorables, comme par exemple celle de réunir au minimum 15 passagers pour un vol de ce type. Les agences touristiques de l’Ahaggar dénoncent également la lenteur des procédures d’octroi de visas pour les touristes étrangers.
Sonia B.