Des centaines de chômeurs protestent à Ouargla
Les chômeurs ont investi aujourd’hui la rue à Ouargla pour dénoncer la non-tenue des promesses d’embauche faites par Abdelmalek Sellal. Ils étaient des centaines à répondre activement à l’appel du comité local des chômeurs pour une marche pacifique et un rassemblement devant le siège de la wilaya. Les chômeurs ont ainsi vivement interpellé le wali d’Ouargla en lui rappelant les promesses du Premier ministre qui attendent d’être concrétisées sur le terrain. Les protestataires revendiquent des quotas d’embauche dans le secteur pétrolier. «Une revendication à laquelle a répondu favorablement le gouvernement sans pour autant prendre des mesures concrètes sur le terrain», dénoncent les manifestants qui se sentent «trahis». Par leur action de protestation, qui n’est ni la première ni la dernière du genre, les protestataires veulent obtenir «un signal politique fort» de la part du gouvernement Sellal. Un mini-conseil interministériel a été tenu au début du mois de novembre en présence de représentants de la société civile pour trouver des solutions raisonnables au problème posé par les chômeurs, de plus en plus nombreux dans cette région riche en or noir. A l’issue de ce conseil, Sellal avait annoncé la mise en place d’un véritable pôle économique à Ouargla. Le gouvernement envisage, en effet, de conforter la place de cette wilaya dans l’économie nationale en faisant appel davantage à la compétence locale. Sonatrach s’est engagée à créer des milliers de postes de travail pour les autochtones dans le cadre de la réalisation de la nouvelle ville de Hassi Messaoud dont les travaux doivent commencer en 2013. Elle compte faire appel à la main-d’œuvre locale pour la construction de la nouvelle raffinerie d’une capacité de 5 millions de tonnes dans la même wilaya. Ces promesses n’emballent pas trop les chômeurs qui attendent pour voir leur application sur le terrain. «Pour le moment, il n’y a rien de concret. Nous avons l’habitude d’entendre ce genre de promesses qui ne se réalisent presque jamais. Une fois la vague protestataire passée, on revient à nos habitudes où on se retrouve face aux mêmes problèmes», dénonce un jeune chômeur qui regrette que le gouvernement mise sur l’usure du mouvement de protestation au lieu d’œuvrer à créer de l’emploi. Les protestataires disent être déterminés à poursuivre leur combat pour un «travail décent».
S. Baker