Un gendarme tunisien tué à la frontière algérienne
Un gendarme tunisien a été tué aujourd’hui dans des affrontements avec des hommes armés dans la région de Kasserine (ouest de la Tunisie), à la frontière algérienne, a rapporté l’agence tunisienne d’informations TAP, citant une source de sécurité. «Les affrontements continuent», a indiqué vers 15h30 GMT ce responsable dans la région de Kasserine, précisant que des renforts militaires et policiers étaient en route pour affronter le groupe armé qui est composé «soit de contrebandiers, soit de salafistes». Dimanche, l’armée tunisienne a annoncé avoir saisi une importante cargaison d’armes qui allaient être acheminées vers l’Algérie. Selon TAP, la saisie a été opérée dans la région du Kef, pas loin de la frontière algérienne. En tout, trois voitures bourrées d’armes automatiques, de Tasers, de munitions, d’équipements utilisés dans la fabrication d’explosifs, de cartes de la région, de tuniques militaires, de drogue et de produits dopants ont été récupérées. Ces armes étaient entre les mains d’un groupe salafiste local, connecté à un réseau terroriste transnational. L’agence TAP a précisé que les instigateurs de l'opération sont partis du gouvernorat du Kef, avant l'arrestation de deux d'entre eux à Jendouba. Les armes en provenance de Libye transitent régulièrement par la Tunisie pour être livrées aux groupes armés qui continuent à sévir dans la région, notamment en Algérie. Le trafic d’armes est très prospère dans la région depuis la chute du régime de Kadhafi, en août 2011. Ce trafic inquiète le président tunisien Moncef Merzouki qui, dans un entretien publié vendredi par la revue britannique The World Today, le qualifie de «véritable source d’insécurité». Dans ce contexte difficile, l’Algérie intensifie sa coopération avec la Tunisie et la Libye dont le chef du gouvernement est à Alger pour mieux sécuriser ses frontières et venir à bout de ce trafic d’armes qui fait rage dans le sud de la Tunisie et de la Libye. En effet, le Sud désertique tunisien entre la Libye et l’Algérie constitue un territoire idéal car très étendu et difficile à surveiller. En septembre 2011, un accrochage meurtrier avait opposé l’armée tunisienne et un groupe armé dans le sud du pays, toujours à nos frontières.
Sonia B.
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