14 partis appellent Bouteflika à exiger la repentance de la France
Inédit ! Quatorze formations politiques signent aujourd’hui une déclaration commune dans laquelle ils exigent de l’Etat français qu'il se repente des crimes coloniaux commis durant les 132 ans d’occupation de l’Algérie. Signé entre autres par le MSP, le FNA, El-Islah, Ennahda, Fadjr El-Djadid et le RPR, cet appel a été adressé au chef de l’Etat, lui demandant de défendre cette «revendication du peuple algérien» et de réclamer à l’Etat français «une reconnaissance des crimes coloniaux» et des «excuses officielles» au peuple algérien pour tout ce qu’il avait enduré durant cette longue occupation. Cela en permettant, entre autres, la promulgation d’une loi criminalisant la colonisation française en Algérie dont la première mouture a été rejetée par l’APN. Saisissant le contexte de la visite du président Hollande prévue les 19 et 20 du mois courant, ces partis conditionnent l’amélioration et l’apaisement des relations entre les deux pays par la «nécessaire reconnaissance, pardon et réparation» du préjudice causé par la colonisation, affirmant que «les crimes contre l’humanité commis en Algérie sont imprescriptibles». Dénonçant la fuite en avant de l’Etat français qui «refuse d’assumer son lourd passé colonial», les quatorze formations s’opposent «énergiquement» au retour des harkis et des pieds-noirs en Algérie. Ils refusent qu’ils figurent dans la délégation officielle qui sera conduite par le président Hollande. Ils s’insurgent également contre l’ouverture du dossier de l’indemnisation des pieds-noirs pour leurs biens laissés en Algérie après l’indépendance. Ces partis n’ont pas manqué d’évoquer l’autre dossier à l’ordre du jour de cette visite, à savoir la crise malienne, invitant ainsi la France à «cesser sa politique provocatrice» dans la région du Sahel et à «aider les pays de la région à régler le conflit malien à travers le dialogue». La question des archives a été également soulignée par ces partis qui réclament de l’Etat français leur restitution. Ces partis appellent, en outre, le président Bouteflika à prendre ses «responsabilités» en mettant fin au «favoritisme» dont bénéficient les entreprises françaises en Algérie, notamment en termes de «marchés». Autre point soulevé : le racisme et la maltraitance des ressortissants algériens en France, demandant ainsi au chef de l’Etat d’ouvrir ce dossier avec la partie française. Les formations signataires de cette déclaration s’engagent à mener des actions avant et après la visite en Algérie du chef d’Etat français. Une visite qui s’annonce d’ores et déjà mouvementée.
Sonia B.
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