L’agent israélien Pollard espionnait le programme nucléaire algérien
L'espion israélo-américain Jonathan Pollard, arrêté en 1985 et condamné deux ans plus tard à la prison à vie aux Etats-Unis pour espionnage au profit d’Israël, a-t-il cherché, à l’époque où il était au service d’Israël, à avoir des informations sur le programme nucléaire algérien ?
L'espion israélo-américain Jonathan Pollard, arrêté en 1985 et condamné deux ans plus tard à la prison à vie aux Etats-Unis pour espionnage au profit d’Israël, a-t-il cherché, à l’époque où il était au service d’Israël, à avoir des informations sur le programme nucléaire algérien ?
Ce n’est pas exclu. Selon ce qui est rapporté par certains organes de presse à partir de documents déclassifiés de la CIA, il a déclaré aux enquêteurs que sa mission consistait essentiellement à rechercher des informations sur les programmes nucléaires arabes ou pakistanais et non sur son pays. Dans les années 1970 et 1980, l’Algérie, membre de l’AIEA depuis 1963, était le seul pays arabe qui avait un programme nucléaire. En 1974, déjà, l’Algérie avait l’ambition de se doter d’une ou plusieurs centrales nucléaires de 600 à 900 mégawatts pour assurer l’alimentation en énergie électrique et la substituer au gaz et au pétrole plus facilement exportables. Par la suite, dans les années 1980, elle a acquis deux réacteurs implantés l’un à Draria, près d’Alger, et l’autre, à Aïn Oussera, au sud d’Alger, d’une capacité de 1 mégawatt pour le premier, Nur, et de 15 pour le second, Es Salem. Pollard avait été arrêté en 1985 alors qu'il essayait de se réfugier à l'ambassade d'Israël à Washington. Il a été condamné en 1987 à la perpétuité aux Etats-Unis pour avoir fourni à l'Etat sioniste des milliers de données classées «secret défense» entre mai 1984 et novembre 1985. Les documents déclassifiés de la CIA ont été publiés par les Archives de la Sécurité nationale, à l'Université George Washington, après un premier refus de la CIA. Jonathan Pollard a obtenu la nationalité israélienne en 1995, avant d'être officiellement reconnu par l'Etat hébreu comme un de ses espions. Depuis, les nombreux efforts d'Israël pour obtenir sa libération se sont heurtés à une fin de non-recevoir des Etats-Unis.
Karim Bouali
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