Franchira-t-il le pas ?

Troisième président français à effectuer une visite dans notre pays, François Hollande est accompagné d'une forte délégation de 200 personnes dont près de la moitié, 90 précisément, sont des journalistes. Le nombre impressionnant de journalistes ne surprend pas quand on connaît la place que l’Algérie occupe dans la vie française, particulièrement aux plans historique, sur lequel pèsent les lourdeurs du passé colonial de la France, et économique, marqué par des échanges pas toujours aussi «gagnant-gagnant» qu’on veut le faire croire. Personne, parmi les médias français, ne veut rater la «différence» que François Hollande voudra sans doute imprimer à sa visite par rapport à celles des deux autres présidents qui l’ont précédé dans le voyage à Alger. En fait, les journalistes français viennent voir si ce qu’ils ont annoncé dans leurs médias va se produire. D’abord, sur le chapitre de l’histoire, le mémoriel comme on l’appelle, pratiquement symbolisé aujourd’hui par l’affaire Audin. En condamnant l’assassinat de Maurice Audin, sous la torture, par les parachutistes français, François Hollande franchirait le pas qui le sépare de la reconnaissance des tortures et des exécutions sommaires pratiquées par l’armée française contre les Algériens durant notre guerre de Libération. Le fera-t-il dans un des discours qu’il va prononcer durant ces deux jours ? Au plan économique, le symbole de l’avancée dans les relations entre les deux pays, c’est, évidemment, la signature du contrat de construction de véhicules, annoncée par Abdelmalek Sellal, Premier ministre, puis confirmée par le constructeur français. Mais, dit-on côté algérien, il ne faut pas donner au projet Renault plus d’importance qu’il en a réellement. Où sera le caractère exceptionnel de la visite de François Hollande, préparée par un carrousel de ministres français qui ont fait le déplacement à Alger ? La centaine de journalistes français seraient-ils venus pour rien ?
Lazhar Houari 

Commentaires

    Docteur Farouk HAMZA
    20 décembre 2012 - 10 h 19 min

    La visite de Hollande est un
    La visite de Hollande est un véritable leurre pour les algériens.

    Après la conférence de presse tenue par Monsieur François Hollande, il en résulte à l’observateur algérien que le discours reste le même. Aucune avancée n’est perçue qui pourrait être un bon augure pour les relations algéro-françaises. C’est toujours la même rengaine avec des mélodies différentes.

    Hollande évoque « la vérité et la transparence », que signifient ces concepts s’ils ne doivent pas aboutir à la justice, c’est-à-dire la reconnaissance et par la même les excuses et la repentance de la France. Il a fuit ses responsabilités en tant que président de la république française.

    En voyant la composition des accompagnateurs de Hollande, parlementaires et chefs d’entreprises, les algériens doivent comprendre que la France n’a pas évolué dans son approche dans la nature et la qualité qu’elle a toujours adoptée que les gouvernants français soit de droite ou de gauche.

    Cette visite sert beaucoup plus les intérêts français. Les chefs d’entreprises français, sponsorisés par Hollande, sont venus comme des vautours pour obtenir de façon préférentielle les différents marchés, nombreux et divers en Algérie. Les français continuent à croire au néocolonialisme colonial d’autant plus que nos gouvernants sont si vulnérants face à ces prédateurs.

    En vérité et en toute transparence, cette visite est une coquille vide, un véritable leurre, pour nous algériens. Le bon décor hollywoodien, les larges sourires, les embrassades, les beaux costumes, les belles couleurs, ne pourront ni duper, ni tromper les algériens.

    Les contradictions de Hollande résident dans ses discours en tant président de la république française et celles durant sa campagne électorale. Il déclare sans aucun scrupule et sans remord qu’il n’est pas question ni d’excuses, ni de repentance mais d’un nouvel âge pour les relations algéro-françaises.

    Nous avons tellement cru en voyant cette gerbe de fleurs de Monsieur F. Hollande déposée en souvenir des victimes du 17 octobre 1961, et nous avons espéré qu’elle était un gage de bonne volonté sur la reconnaissance des crimes commis au nom de la république française.

    Nous sommes déçus de ce manque d’audace et de courage de Hollande. il a finit par céder à l’extrême droite et aux nostalgiques. Dommage, mais je reste convaincu que ce sera pour plus tard et par un autre président !

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